Roman d’Élisabeth Vonarburg, Les Voyageurs malgré eux est paru pour la première fois en 1994 chez Québec/Amérique. Il a été réédité en 2009 par Alire. Le livre a reçu le Prix Aurora en 1996 et a été finaliste au Prix Philip K. Dick en 1995.
Un livre demandant
Première chose à savoir, ce livre n’est pas accessible à tout le monde. J’entends par là qu’il n’est pas à offrir aux lecteurs néophytes. Il ne faut pas s’en cacher, Les Voyageurs malgré eux est un bouquin assez exigeant, très demandant intellectuellement, car on ne cesse de s’interroger du début à la fin. Aimer décortiquer des énigmes, émettre des hypothèses, est enviable pour goûter pleinement ce roman d’Élisabeth Vonarburg. Aussi, qui préfère l’action frénétique à la finesse de l’univers verra en Les Voyageurs un simple gros pavé de science-fiction.
Un univers intelligent
Mais ceux qui, comme moi, apprécie les univers intelligents, bien travaillés, y trouveront 560 pages de pur délice. Le monde de Vonarburg est fascinant, à la fois si similaire et si différent du nôtre, ce qui le rend incroyablement réaliste. Et malgré son âge, le livre n’a pas pris une ride, les thèmes abordés demeurant très actuels.
Des personnages un peu lourds
Un petit reproche que j’aurais à faire concerne les personnages. Bien que tous pertinents et habilement menés, ils peuvent se révéler lourds à la longue : Catherine par les limites qu’elle s’impose à elle-même, se refusant aux théories les plus folles, mais aussi les plus intéressantes; Joanne et Simon-Pierre pour leur mauvaise foi et leurs querelles incessantes; Athana pour son manque d’interaction avec les autres.
Des redondances dans l’intrigue
Ce qui m’amène à constater une certaine redondance dans l’histoire, inévitable défaut compte tenu de sur quoi repose le bouquin, soit la remise en question. Les sujets traités ne changeant pas vraiment au fil de l’intrigue, les questionnements, eux aussi, restent à peu près les mêmes malgré une progression indubitable dans la pensée du personnage principal.
Une lecture prenante malgré tout
Mais ce n’est sûrement pas ce petit désagrément qui pouvait m’empêcher de savourer ce roman de SF. Les Voyageurs malgré eux est un livre incroyablement prenant qui ne laissera pas indifférent les amateurs du genre.
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