Couverture Les voleurs de mémoire

Avis lecture : Les voleurs de mémoire (Les voleurs, 2), André Marois

Les voleurs de mémoire est le deuxième tome de la série de science-fiction jeunesse Les voleurs de l’auteur québécois André Marois. Comme j’avais bien aimé Les voleurs d’espoir, j’ai décidé de lire la suite dans le cadre du Grand défi de littérature québécoise. Malheureusement, je n’ai pas autant apprécié ce livre-ci.

Un univers au potentiel inexploré

Quoiqu’on a du mal à s’imaginer réalistement comment on est passé du gel des Voleurs d’espoir aux déserts des Voleurs de mémoire en si peu de temps (le protagoniste du premier roman est encore en vie et plutôt jeune), on ne s’y attardera pas trop. L’univers en soi est plein de potentiel, mais il est sous-développé. En dehors du portrait qui en est dressé au début du roman, on ne va pas vraiment plus loin. C’est un défaut commun dans la littérature jeunesse, mais qui n’était pas aussi conséquent dans le premier tome des Voleurs. On se contente de surfer sur les bases installées dans Les voleurs d’espoir, interchangeant seulement le décor de glace pour celui de sable.

Une héroïne peu crédible

Le roman souffre particulièrement du manque de crédibilité de son héroïne. Si les actions posées par celle-ci sont généralement couronnées de succès, c’est bien parce que le tout est « arrangé avec le gars des vues », ou l’auteur dans ce cas-ci. Objectivement, la plupart des décisions que Lolla prend sont complètement inconsidérées. Heureusement pour elle, l’adolescente se transforme en un claquement de doigts en espionne, en pirate informatique et en révolutionnaire.

L’action frénétique ne masque pas les plotholes

L’apprentissage miraculeux du personnage principal va de pair avec une intrigue à l’action frénétique. Tout dans le roman fait en sorte de privilégier une lecture rapide : l’histoire se passe dans un laps de temps relativement limité ; les chapitres sont courts ; l’écriture est simple et fluide. Probablement un choix judicieux pour qui veut captiver l’attention des jeunes lecteurs, mais l’action ne remplace pas une bonne intrigue. Celle‑ci est convenue et on ne peut la tolérer que si on accepte de fermer les yeux sur tous les plotholes et les raccourcis pris par l’auteur (en anglais, on parle de « suspension of disbelief »). En tant qu’adulte, il m’est impossible de fermer les yeux sur des illogismes aussi flagrants, mais peut-être que ces derniers seront moins évidents pour un adolescent.

Une suite qui n’est pas à la hauteur des attentes

Les voleurs de mémoire d’André Marois m’a beaucoup déçue. S’il ne s’agissait pas d’une lecture rapide et facile, je lui aurais probablement donné une seule étoile. Ce qui faisait la force des Voleurs d’espoir, c’est-à-dire son univers, est délaissé pour de l’action tout aussi effrénée que peu plausible. Mais ce qui cloue le cercueil, c’est définitivement l’héroïne du roman, trop irréfléchie pour remporter ma faveur.

Se procurer Les voleurs de mémoire

Couverture Les voleurs de mémoire
MAROIS, André, Les voleurs de mémoire (Les voleurs, 2), Montréal, La courte échelle, 2013, 254 p.

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