Couverture La fée, la pie et le printemps

Avis lecture : La Fée, la pie et le printemps, Élisabeth Ebory

La fée, la pie et le printemps est un conte de fées original de l’auteure française Élisabeth Ebory.

Un livre amusant

Le roman fait la belle part à la comédie, notamment à travers le point de vue de Philomène, mais on ne tombe pas dans la parodie. En effet, ce n’est pas le genre d’humour délirant à la Blanche Neige et les lance-missiles de Catherine Dufour. Plutôt, on n’a droit à :

— Od !…

Od ?

Odalisque ? Ode poétique ? Odin roi des Ases ?…

p. 13

Une écriture magique pour un univers merveilleux

L’écriture d’Ebory est emprunte d’une certaine poésie, spécialement en ce qui concerne les descriptions en lien avec la magie. Cela dit, l’humour ainsi que les dialogues, plus terre à terre, font un excellent contrepoint au lyrisme des descriptions, ce qui fait que le texte n’est pas alourdi par une prose qui pourrait sembler verbeuse.

Pourtant, c’est bien le côté plus lyrique de la plume de l’écrivaine qui rend l’univers de La fée, la pie et le printemps si attrayant. En effet, on est loin d’un système magique aux lois complexes ou d’un univers élaboré dans le moindre détail, mais la poésie qui accompagne les manifestations magiques permet de susciter l’émerveillement.

Le verre de l’arbre se colore sous les pas d’Od. Les teintes de la lanterne émaillent les branchages. Mais ce n’est qu’un halo éphémère. S’ils traînent un peu trop, Vik et S ont le vertige : les branches sont à nouveau transparentes. L’éther gris, les étoiles qui cèdent leur place aux nuages d’or, la lune qui s’affadit… tout le décor grandiose du ciel s’enchevêtre alors dans la ramure de l’arbre, chargée de souhaits (pièce de monnaie), de vœux (rubans attachés) et autres trésors ne valant pas un clou.

p. 118

L’écriture est belle, tout comme la magie est magique, au sens de fabuleux, ce qui est spécialement approprié pour un conte merveilleux.

Une galerie de personnages fascinants

Quoique l’intrigue ne soit pas ennuyante, ce sont définitivement les personnages qui portent le roman. L’écrivaine met ainsi en scène une galerie de personnages insolites, complexes, mais surtout intéressants. Cela inclut sans aucun doute l’antagoniste Rêvage, dont on peut assurément comprendre les motivations à défaut d’approuver les méthodes.

Rêvage est une fée ancienne : son histoire commence avec les rêves des hommes. Leurs souhaits sont les trésors qu’elle doit veiller. Mais aujourd’hui, la seule chose qui l’occupe est son désir personnel, dévorant, brûlant… Elle est en quête de pouvoir.

Pouvoir fuir.

Pouvoir tout changer.

Pouvoir régner…

p. 17

L’intérêt s’étend aux relations entre les protagonistes, qu’elles soient familiales, hostiles ou potentiellement amoureuses.

Un premier roman réussi

La fée, la pie et le printemps d’Élisabeth Ebory est un premier roman particulièrement réussi, avec une écriture exquise, des personnages attachants et une bonne dose d’humour. C’est avec plaisir que je lirais un futur roman de l’auteure, en espérant qu’il y en a un en cours d’écriture.

Se procurer La Fée, la pie et le printemps

La fée, la pie et le printemps Élisabeth Ebory 2019
EBORY, Élisabeth, La Fée, la pie et le printemps, Chambéry, ActuSF, coll. « Hélios », 2019 [2017].

Merci aux éditions ActuSF de m’avoir fait parvenir une copie du roman La Fée, la pie et le printemps d’Élisabeth Ebory.

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