Couverture Suprématie de Laurent McAllister

Avis lecture : Suprématie, Laurent McAllister

Suprématie est un roman de science-fiction, et plus précisément de space opera. Bien qu’il soit écrit par des auteurs québécois (Jean-Louis Trudel et Yves Meynard sous le nom de plume de Laurent McAllister), il est paru chez un éditeur français, soit Bragelonne, en 2009.

Mariage de l’art et de la science

Le texte est poésie pour mes yeux. Cependant, cela n’empêche pas les auteurs d’apporter des explications scientifiques à leurs concepts, explications qui sont dictées de manière à rendre Suprématie accessible à tous. Pas besoin d’être fan de hard SF pour apprécier et comprendre ce livre. De plus, la qualité de l’écriture et la précision scientifique du récit forment une combinaison hétéroclite, mais qui, lorsque réussite, inspire le respect. C’est réussi dans ce cas-ci.

Preuve à l’appui, les auteurs m’ont si bien accrochée avec leurs notions scientifiques que j’ai passé deux jours, après ma lecture, à faire des recherches diverses en relation avec l’Univers : les trous noirs, le nuage d’Oort, les nébuleuses, la matière noire… Qui a dit que les littératures de l’imaginaire n’étaient pas éducatives?

Un livre regorgeant de bonnes idées

Pour ce qui est des idées en elles-mêmes, le livre en regorge, spécialement dans la première partie du récit. La Ville d’Art, par exemple, est tout simplement un fantasme devenu réalité ; Mnémosyne en est un autre.

McALLISTER, Laurent, Suprématie, Paris, Bragelonne, 2009, p. 115.
McALLISTER, Laurent, Suprématie, Paris, Bragelonne, 2009, p. 115.

Les personnages

Alcaino, qui apparaissait comme un héros plutôt typique au départ, est d’une tortueuse complexité, le côté tortueux se révélant dans un lent crescendo avant d’atteindre son apogée à la fin du bouquin.

En ce qui concerne les petits défauts, je dois admettre que j’ai eu du mal à gérer tous les personnages secondaires dans un premier temps, car leurs apparitions sont d’abord trop brèves pour que leurs noms marquent l’esprit.

Le passé d’Alcaino

J’ai brièvement remis en question la pertinence de découvrir le passé d’Alcaino, les évènements qui l’ont mené jusqu’au Doukh, mais j’ai réalisé plus tard que mes doutes n’avaient pas lieu d’être. Le tout est véritablement nécessaire, ne serait-ce que pour comprendre les actions que posera son vieil ami Pieter Blaauw.

Petit plaisir au cours de cette exploration de son passé, la découverte des petits monstres Dikkiks sous un jour moins superficiel, ce qui les a rendu incroyablement attachants. Leur rivalité avec les Rapunzels, dont le profil culturel est malheureusement moins développé, est également un point intéressant du récit, omniprésent en fond.

Des scènes d’action quelconques

La deuxième partie du roman m’a légèrement déçue, car l’histoire se concentre alors davantage sur l’action plutôt que sur l’univers et les personnages. Les scènes d’action ne sont pas particulièrement impressionnantes ; elles sont très convenues. Je dois avouer par contre que mon jugement est biaisé, car mon intérêt va d’abord à l’univers, puis aux personnages. L’action, en ce qui me concerne, ne sert que le but pratique de semer des obstacles sur la route des héros.

Un space opera intelligent

Un space opera intelligent d’une très grande qualité et à l’univers intéressant, mais avec des scènes d’action peu inspirées. Néanmoins, il s’agit de l’un des meilleurs romans de science-fiction que j’ai lu et de l’un de mes romans favoris.

Se procurer Suprématie

Laisser un commentaire