Tout le monde n’a pas nécessairement les moyens financiers pour garnir sa bibliothèque pour l’année. Heureusement, si les livres peuvent être dispendieux, la lecture, en soi, n’a pas à l’être. Les bibliothèques, les œuvres du domaine public et la littérature en ligne sont quelques options pour ceux qui souhaitent lire sans dépenser un sou.
Bibliothèque
Quand on parle de lecture gratuite, la première chose à laquelle on pense est la bibliothèque.
Les bibliothèques de quartier et le prêt entre bibliothèques
Évidemment, dépendamment d’où vous vivez, votre « bibliothèque de quartier » peut ne pas être très fournie. C’est le cas de la mienne, qui ne tient pas grand-chose dans son inventaire mise à part quinze copies du dernier best-seller qui ne m’intéressent probablement pas. Quinze copies du même livre, mais pas un seul Proust ni aucun roman un peu innovateur. On peut toutefois pallier ce problème avec le prêt entre bibliothèques, que j’assume être une pratique assez répandue. Ainsi, la petite bibliothèque du coin n’a peut-être pas les livres que vous voulez, mais celles des grandes villes les ont probablement. Dans mon cas, ce sont les bibliothèques de Montréal.
Les bibliothèques nationales et leur catalogue numérique
Sinon, vous pouvez vous tourner vers le catalogue numérique de votre bibliothèque nationale (je suppose ici que tous les pays/provinces/états/régions ont quelque chose de similaire, mais je ne peux le garantir). De plus en plus, les bibliothèques investissent dans les formats numériques, et leur catalogue s’en trouvent de plus en plus fourni. Au Québec, je pense à la BAnQ, c’est-à-dire la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, qui, à travers ses partenariats avec pretnumerique.ca (pour lire en français) et OverDrive (pour lire en VO anglais), compte une belle sélection de livres francophones et anglophones dans sa collection « Livres numériques ».
Les œuvres libres de droit
Au Canada, une œuvre tombe dans le domaine public 50 ans après le décès de son auteur (le nombre d’années peut changer selon le pays); elle devient donc libre de droits d’auteur. Cela veut dire que n’importe qui peut l’utiliser à partir de ce moment, et elle est donc généralement rendue disponible gratuitement au public en ligne et/ou sous format numérique. Il existe d’ailleurs de nombreuses initiatives à cette fin :
Project Gutenberg
Project Gutenberg est un catalogue de e-books gratuits constitués à l’aide de volontaires qui travaillent à traduire et/ou transcrire des ouvrages du domaine public. La sélection est principalement anglophone, mais il y a aussi des œuvres en français ainsi que dans d’autres langues.
Gallica
Gallica est la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France (BnF), mais c’est aussi plus que cela. Il s’agit d’une bibliothèque collective, qui rend entre autres accessible des numérisations de manuscrits et d’autres documents pertinents. De plus, Gallica est ouvert à tous, pas seulement aux abonnés français.
Pour en savoir plus sur Gallica, c’est par ici.
La Bibliothèque électronique du Québec
Pour ceux qui s’intéressent spécifiquement à la littérature québécoise, vous pouvez jeter un coup d’œil à la sélection de la Bibliothèque électronique du Québec (BeQ).
Google Research
Sinon, vous pouvez généralement facilement trouver les classiques en faisant une simple recherche dans Google, avec le titre du livre, son auteur, et en ajoutant quelque chose comme « gratuit », « PDF », « e-book gratuit », etc. Il faut cependant noter qu’il peut être difficile d’accéder à des traductions dans un tel cas. De nombreux classiques sont francophones à la base, ce qui est parfait dans ce cas. Toutefois, si vous cherchez des romans comme Alice’s Adventures in Wonderland de Lewis Carroll [avis lecture] ou The Hobbit de JRR Tolkien [avis lecture], vous les trouverez facilement en langue originale, mais peut-être pas en français, et si oui, faites attention à la qualité de la traduction.
Littérature en ligne
À l’ère numérique, de nombreux textes se retrouvent publiés directement en ligne.
Sites d’auteur
Il n’est pas rare pour des auteurs de rendre disponible quelques-uns de leurs textes – souvent des nouvelles – sur leur propre site. Par exemple :
Catherine Dufour
L’une de mes auteurs préférés, qui a publié une foule de romans que j’adore, dont mes favoris Le goût de l’immortalité [review] et Merlin l’ange chanteur. Dans la section « Textes intégraux » de son blog writ in bytes, Catherine Dufour a mis les liens vers des articles, des chroniques, mais aussi quelques textes de fiction.
Éric Gauthier
Éric Gauthier, qui a écrit Une fêlure au flanc du monde, Montréel et La grande mort de Mononc’ morbide, est un auteur québécois que je suis de près. On peut trouver certains de ses textes en ligne sur son site officiel.
Autres auteurs
Sinon, des auteurs dont je connais moins bien l’œuvre, mais dont vous pouvez découvrir l’écriture : Geneviève Blouin, sur La plume et le poing, et Keven Girard, par ici.
Revues en ligne
Plusieurs revues en ligne publient des textes directement sur le web. En voici quelques exemples :
Le Crachoir de Flaubert
Le Crachoir de Flaubert est une revue littéraire en ligne sous la tutelle de l’Université Laval. Elle compte, entre autres, une section pour les textes de création.
L’Inconvénient
L’Inconvénient est une revue littéraire avant tout papier, mais elle a bien quelques exclusivités web et des textes en ligne.
Le Pied
Le Pied est la revue des étudiants en littérature française de l’Université de Montréal. De plus, les numéros sont maintenant accessibles en PDF. Le site comporte aussi un dossier Web avec des textes de création exclusifs en ligne, qui n’est toutefois plus vraiment alimenté.
bleuOrange
bleuOrange est une revue de littérature hypermédiatique, ce qui signifie que les textes qui y sont publiés sont spécifiquement pensés pour le numérique. Vous aurez le droit à des textes qui mettent à profit les nouvelles technologies et tous les médias : vidéos, photos animations, hyperliens, etc.
Les médias sociaux
Le bon hashtag
La littérature est partout, même sur les médias sociaux. Par exemple, je suis abonné à @les_maux_qui_blessent sur Instagram. Mais il n’y a qu’à chercher les bons hashtags pour trouver, comme #texte, #ecriture, #ecrit, #phrase, #creationlitteraire, etc.
La twittérature
Parfois, les médias sociaux sont carrément à l’origine d’un sous-genre littéraire, comme c’est le cas de Twitter avec la twittérature. Le défi consiste à créer des textes de moins de 140 caractères (la limite de caractères de Twitter à l’origine), sans #, @ ou retweet. L’exercice encourage un certain type de travail formel, le tout dans un but d’économie.
Deux twittérateurs prolifiques :
Jean-Michel Leblanc : @Centquarante, maintenant @deuxcents80
Jean-Yves Fréchette : @pierrepaulpleau

Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous suggère « Qu’est-ce que la twittérature? » de Jean-Yves Fréchette et Annie Côté (Québec français, Web et littérature, no 168, 2013, p. 42-45. URI: id.erudit.org/iderudit/68659ac.). L’article comporte par ailleurs une liste de plusieurs twittérateurs qui pourraient vous intéresser.
J’espère que cet article se révélera utile à quelques personnes. Évidemment, il est loin d’être exhaustif, et si vous connaissez, par exemple, des auteurs ou des revues publiant en ligne, n’hésitez pas à le partager dans les commentaires.
Super article, surtout que mon bugdet livre n’est pas toujours raisonnable. Il y a énormément de livres disponibles gratuitement. Je dois absolument m’y mettre ! Merci pour les informations 😉
On oublie trop souvent tous les livres et autres textes que l’on peut trouver gratuitement sur Internet! 🙂
On est souvent trop gourmand 😉
Il y a également les nombreuses boîtes à lire dans les rues ou dans les immeubles, qui permettent de donner et prendre gratuitement des livres, et parfois de tomber sur de jolies pépites !
Oui, j’adore l’idée de littéralement “tomber” sur un trésor! 🙂