La série de romans Miss Peregrine’s Peculiar Children par Ransom Riggs : lecture d’Halloween pour ceux qui n’aiment pas avoir peur

La série de romans Miss Peregrine’s Peculiar Children par Ransom Riggs

Miss Peregrine’s Peculiar Children est une trilogie de fantasy Young Adult de l’auteur américain Ransom Riggs. Comme les couvertures des romans peuvent en témoigner, la série a une « esthétique » pseudo-vieillotte, un peu gothique, avec une volonté d’émerveiller à travers son décor et ses personnages aux pouvoirs particuliers. Cette atmosphère est renforcée par des photos vintages parsemées dans les livres.

Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children

We cling to our fairy tales until the price for believing in them becomes too high.

Les gens qui aiment les livres bourrés d’action trouveront sûrement que ce premier tome de la trilogie Miss Peregrine’s Peculiar Children prend trop son temps. Ça ne m’a cependant pas trop dérangé, car Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children se lit bien et j’ai bien aimé l’atmosphère mystérieuse que l’auteur installe.

Cependant, j’ai été un peu déçue quand Jacob, le personnage principal, a finalement découvert la demeure de Miss Peregrine, car je m’attendais à ce que ce soit plus « magique ». Compte tenu du temps qu’on met à atteindre ce point dans l’histoire, je trouve que Riggs aurait pu s’y attarder plus en profondeur et montrer un univers plus excentrique.

Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié ce livre. Il se lit rapidement et la fin est pleine de promesses en ce qui concerne la suite.

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Hollow City

I liked this idea: that peculiarness wasn’t a deficiency, but an abundance; that it wasn’t we who lacked something normals had, but they who lacked peculiarness. That we were more, not less.

Alors que le premier tome de la série est plutôt lent à décoller, Hollow City démarre au quart de tour et ne s’arrête jamais pour souffler (ce qui peut parfois être un défaut). Cela dit, l’action effrénée fait du roman un page-turner incroyablement efficace.

Sinon, j’ai adoré comment l’auteur utilise les Tales of the Peculiars, un livre de récits pour enfants particuliers. J’ai également apprécié que chacun des enfants aient leur moment sous les projecteurs, ce qui permet au lecteur de mieux apprendre à les connaître, puisque finalement Riggs s’y attardait très peu dans Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children.

Il y a deux raisons en particulier qui font que ce roman n’est pas une lecture 5 étoiles :

  • D’abord, le personnage d’Enoch s’est rapidement mis à me taper sur les nerfs avec sa méchanceté gratuite.
  • Ensuite, au fur et à mesure que l’intrigue progresse, on réalise que l’action est plutôt redondante. Le même schéma narratif est répété sans arrêt : les créatures traquent les enfants ; ils sont forcés de les affronter ; ils tuent la créature ; et on recommence… Il en résulte que les wights (comme j’ai lu les romans en anglais, je ne me souviens plus de comment ils ont traduit le nom des créatures) perdent de leur aura de mystère et de danger, puisqu’il semble apparemment très facile à tuer.

Ses deux reproches mis à part, Hollow City surpasse assurément son prédécesseur et il est très divertissant. Il y a longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi rapidement.

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Library of Souls

It had become one of the defining truths of my life that, no matter how I tried to keep them flattened, two-dimensional, jailed in paper and ink, there would always be stories that refused to stay bound inside books.

Library of Souls offre une fin très satisfaisante à la trilogie. Meilleur que les deux romans qui le précèdent (et il est rare qu’une série va en s’améliorant du début à la fin), ce troisième livre trouve le bon équilibre entre l’installation de l’atmosphère, la présentation de l’univers et l’action, évitant ainsi les longueurs de Miss Peregrine’s Home et la répétitivité de Hollow City.

Le tout est bourré d’idées très imaginatives : le Panoloopticon, la bibliothèque des âmes, Devil’s Acre, l’ambroisie, le fonctionnement des pouvoirs de Jacob sur les créatures, etc. J’ai aussi été agréablement surprise de constater le retour du personnage d’Addison puisque je l’ai beaucoup aimé dans Hollow City.

La seule chose qui m’ait un peu dérangé, c’est à quel point il est évident que les enfants particuliers de Miss Peregrine parviennent à éviter le pire des sorts. En effet, tout le monde sait que le pire arrive toujours aux personnages secondaires. Je sais qu’il s’agit d’un défaut fréquent en littérature jeunesse, mais ce troisième tome est particulièrement transparent par rapport à cela.

Mais c’est un défaut mineur et Library of Souls est le meilleur livre de la série. Il a également le mérite d’offrir une conclusion à la hauteur des attentes, ce qui n’est pas toujours facile.

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L’adaptation cinématographique

Le premier roman de la série des enfants particuliers a été adapté au cinéma par Tim Burton. Parmi les points positifs, on remarquera que l’esthétique du réalisateur convient parfaitement à celle du livre et que le casting est spécialement approprié, particulièrement en ce qui concerne Asa Butterfield et Eva Green dans les rôles de Jacob et Miss Peregrine. Malheureusement, le scénario n’a pas la même qualité.

Si certains changements sont totalement compréhensibles (le rajeunissement du personnage de Miss Peregrine ; la réduction de la première partie du roman, qui est plutôt lente), certains sont apparemment inutiles (les pouvoirs et les âges sont interchangés entre les personnages, et bien que cela ne me choque pas de prime abord, je ne vois juste pas l’intérêt?) et d’autres ont visiblement pour but de faire rentrer le film dans un moule hollywoodien propret. Je pense notamment à la confrontation finale, changée du tout au tout pour faire plus spectaculaire, ainsi qu’à la « fin heureuse » donnée au film. Au final, je crois que certains fans des romans seront plus offusqués que moi par les nombreux changements opérés, mais le film en soi est « dans la moyenne » à défaut d’être extraordinaire.

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