Comment accoucher d'une histoire quand le bébé refuse de sortir?

Comment accoucher d’une histoire quand le bébé refuse de sortir?

Lorsqu’une idée naît dans votre esprit – et je parle ici d’un concept pour un récit, peu le genre ou la forme – il est naturel qu’elle soit floue au tout départ. Puis avec le temps, elle mûrit, se solidifie, prend de l’ampleur jusqu’à son aboutissement.

Mais – parce qu’il y a toujours un mais – que se passe-t-il si une histoire qui vous tient particulièrement à cœur n’arrive jamais à terme? Je vais m’expliquer pour être sûre d’être bien claire pour tout le monde. Quand je parle d’aboutissement, je ne veux pas parler de l’instant où l’auteur met un point final à son récit, je fais plutôt référence au commencement d’une histoire. Le premier chapitre est le fruit d’une idée concrète. Si le concept reste vague au moment de commencer à écrire, il y a de grandes chances pour que l’auteur rencontre un mur. Trop d’auteurs se jettent dans la mêlée sans vraiment savoir dans quoi ils s’embarquent. Ils ont une idée et « Bang! » on assiste à la naissance d’un roman.

Des projets, mes projets, j’en ai des tonnes, je ne les compte plus. Certains, par contre, ont plus d’importance à mes yeux que d’autres. Comment je le sais? Parce que j’ai beau faire n’importe quoi, ils me reviennent toujours en tête et à chaque fois, il y a un élément nouveau qui s’est rajouté.

Ça fait longtemps maintenant que je me suis contrainte à ne pas me lancer dans l’écriture de quelque chose avant d’avoir laisser mijoter le concept dans ma tête. Donc j’attends, puis le tout se concrétise et je me dis que je suis enfin prête, que je peux m’y mettre. Mais – encore ce foutu mais! – quand je débute l’écriture de mon récit, il y a toujours quelque chose qui vient m’embrouiller l’esprit. Parfois, c’est un film. D’autres fois, c’est un bouquin ou même un événement dans ma vie. Quoiqu’il en soit, à chaque fois – CHAQUE FOIS – il y a un truc qui se passe dans ma tête qui change toutes les données. Tout à coup, je me dis que je devrais faire de tous mes personnages secondaires des principaux, puis je me dis que ce n’est pas une bonne idée parce que ce serait trop galère et que ça ne colle pas avec ce que je veux faire. Et là je voudrais que mon texte soit plus cruel, mais finalement j’aimerais qu’il soit plus tendre. Non, plus drôle. Puis non, je veux que ce soit un subtil mélange de tout ça. Est-ce que je devrais raconter mon histoire à la première personne du singulier, avec une tendance poétique, un seul personnage par chapitre? Et j’aimerais aussi parler de ça dans mon histoire, cependant…

Et ça continue ainsi jusqu’à ce que je décide que mon histoire doit mûrir encore dans mon esprit. Quand je pense que je suis de nouveau prête, c’est reparti pour une remise en question de tout ce que j’ai prévu d’écrire. C’est toujours le même manège et c’est vraiment frustrant à la longue. J’aimerais pouvoir me tenir à ce que je me suis fixée pour pouvoir me rendre plus loin qu’au premier chapitre, puis pour inscrire le mot FIN à une histoire.

J’ignore pourquoi je doute sans arrêt de mes projets. Quand je crois tenir l’idée du siècle, je finis toujours par me contredire. Je ne suis jamais satisfaite. Honnêtement, je commence à désespérer. Je me demande si je vais réussir un jour à mettre par écrit tout ce que je souhaite.

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