Hollywood et la politique de Claude Vaillancourt, écrit par un professeur de littérature, mais surtout un militant altermondialiste, traite de la question, comme son titre l’indique, du cinéma américain sous un angle politique.
Une pensée bien structurée, mais non aboutie
Le livre est bien divisé et la pensée de l’auteur bien explicitée. En effet, Vaillancourt a rédigé Hollywood et la politique de manière à ce qu’il soit accessible à tous (mis à part quelques « dérapages »), et non pas juste aux initiés. C’est à la fois un défaut et une qualité, car l’accessibilité de l’ouvrage implique nécessairement un processus d’autocensure important. L’auteur nuance ses idées dans le but de conserver une quasi-neutralité; il se freine lui-même (ou son éditeur le freine), il ne va pas au bout de sa pensée. On appréciera néanmoins sa volonté de demeurer le plus honnête possible.
Déjà vu, déjà lu
En ce qui concerne le contenu en soi, ce dernier est toujours pertinent, quoique souvent répétitif (mais c’est inévitable) et, de l’aveu de l’auteur lui-même, non exhaustif. C’est à ce moment si que l’autocensure devient un handicap, que le format devient une nuisance : ce portrait du cinéma américain, bien que juste dans son ensemble, a des airs de déjà-vu. À l’exception de quelques analyses particulièrement intéressantes sur des sujets inédits ou rarement abordés, Hollywood et la politique reprend des idées qui sont déjà, en général, unanimement partagées ou, à tout le moins, sujettes à réflexion. Ou peut-être est-ce moi qui aie cette impression, avec ma manie de décortiquer tous les films, spécialement les long-métrages américains?
Où sont les super-héros?
Sinon, ma seule véritable déception concerne les films de super-héros, dont on ne peut nier le règne actuel, et qui pourtant n’ont droit qu’à une brève mention dans la section des films patriotiques, comme si on avait ajouté ce paragraphe après coup. Il m’aurait pourtant semblé pertinent, compte tenu de la popularité de ces films, de les analyser plus en détails.
Pas un indispensable
En somme, un ouvrage politique tout public, à l’écriture fluide, mais qui n’est pas indispensable. Le fait que l’industrie du cinéma américain tend à évoluer rapidement n’aide pas de ce côté-là.
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