Cette année, les astres se sont alignés pour me permettre de passer une journée entière au Salon du livre de Montréal. Cette journée, c’était le 16 novembre, soit le jour de mon anniversaire. Vous aurez compris que mes cadeaux de fête (et de Noël) extirpé à mes proches y sont passés. Sinon, quel plus beau présent que les rencontres que j’y ai faites!
Les livres que je me suis procurée
D’abord, un petit survol des livres que je me suis offerte (ou que d’autres m’ont offert, mais que j’ai choisis) :
MAVRIKAKIS, Catherine, Ce qui restera, Montréal, Québec Amérique, coll. « III », 2017, 130 p. [avis lecture]
MAVRIKAKIS, Catherine, Le ciel de Bay City, Montréal, Héliotrope, 2008, 294 p. [avis lecture] [analyse]
MAVRIKAKIS, Catherine, Oscar de Profundis, Montréal, Héliotrope, 2016, 308 p. [avis lecture] [analyse]
MEYNARD, Yves, Chrysanthe 1. La Princesse perdue, Lévis, Alire, 2018, 304 p. [avis lecture]
MEYNARD, Yves, Le Livre des Chevaliers, Lévis, Alire, 1999 [1998], 320 p.
THÉORET, France, Nous parlerons comme on écrit, Montréal, Les Herbes rouges, coll. « Territoires », 2018, 232 p. [avis lecture]
THÉORET, France, Cruauté du jeu, Trois-Rivières, Les Écrits des Forges, 2017, 84 p. [avis lecture]
THÉORET, France, Le théâtre de Dieu, Montréal, Leméac Éditeur, 2018, 96 p. [avis lecture]

Les auteur(e)s en dédicace que j’ai rencontrés
Mise à part le fait que je n’ai pas pu faire dédicacer ma copie d’Oscar de Profundis par Catherine Mavrikakis car elle était malade et a dû annuler sa séance de signatures, j’ai été particulièrement choyée. Les trois auteur(e)s (Philippe-Aubert Côté, Yves Meynard et France Théoret) que j’ai rencontrés ont été très généreux de leur temps et j’ai pu avoir des conversations très intéressantes avec eux. Ils se sont tous donner la peine de me faire des dédicaces personnalisées.
Philippe-Aubert Côté
Philippe-Aubert Côté, auteur du brillant roman de science-fiction Le Jeu du Démiurge (Alire, 2015), était en dédicace pour la sortie en version poche de son livre. Comme je n’avais pu le rencontrer pour la publication originale du roman, j’étais heureuse d’avoir une deuxième chance d’exprimer mon admiration pour ce texte qui figure parmi mon top SF et mes livres favoris.
2901 – Calendrier universel terrestre
Les Éridanis, lointains descendants hermaphrodites des humains, ont entrepris de coloniser la Voie lactée en s’établissant de planète en planète. À bord du Lemnoth, ces posthumains de chair et de métal s’apprêtent à accomplir un nouveau saut interstellaire afin de fonder une autre colonie sur Selckin-2. Parmi eux, Nemrick, de la caste des Ludis, qui a intégré la mission afin de suivre l’amour de sa vie, le Techno Rumack, qui rêve de créer un milieu de vie idéal pour leurs descendants…
3045 – Calendrier universel terrestre
Plus d’un siècle après l’arrivée des Éridanis, de nombreuses cités s’éparpillent sur Selckin-2. Elles sont habitées par les Mikaïs, une race à mi-chemin entre homo habilis et homo sapiens créée par Rumack. Ce sont eux qui ont construit les prodigieux édifices de ces villes pourtant prévues pour des Éridanis.
Takeo habite Nagack, la somptueuse ville qui s’élève sur le flanc du mont Lemnoth. Comme ses congénères, il vénère les « Maîtres », mais ne s’en inquiète pas moins de la progression du Mal de Rumack qui les condamne à sombrer dans la sauvagerie s’ils ne reçoivent pas l’aide des arbres-machines. Pendant que des rumeurs de guerre se propagent dans la ville, Takeo cherche à sauver son grand-père de la régression. Mais une rencontre fortuite avec le fantôme de Rumack fera de lui la pièce maîtresse d’un jeu qui a débuté bien avant sa naissance, celui du Démiurge !
D’une part, j’ai pu demander à l’auteur s’il travaillait sur un prochain roman et sa réponse a été positive. Je ne rentrerai pas dans les détails, car je ne suis pas certaine que Philippe-Aubert Côté soit prêt à l’annoncer au monde entier, mais je peux vous dire que le concept est totalement original et prometteur. D’autre part, l’auteur, extrêmement attentif, m’a posé des questions sur moi afin de bien personnaliser sa dédicace.
Yves Meynard
J’étais très heureuse de rencontrer Yves Meynard pour la sortie de Chrysanthe 1. La Princesse perdue, puisqu’il s’agit d’un auteur que j’apprécie particulièrement. En effet, à l’exception du Livre des Chevaliers (et c’est pourquoi je l’ai acheté), j’ai lu tous ses livres publiés chez Alire : L’Enfant des Mondes Assoupis [avis lecture], Les Marches de la Lune Morte et Les Leçons de la cruauté [avis lecture] (avec Jean-Louis Trudel sous le nom de plume Laurent McAllister). Il a été un peu surpris de me voir débarquer avec presque tous ses livres.
![MEYNARD, Yves, Le Livre des Chevaliers, Lévis, Alire, 1999 [1998], 320 p.](https://i0.wp.com/lilitherature.com/wp-content/uploads/2018/11/livrechevaliers.jpg?resize=236%2C400&ssl=1)
Opprimé par des parents adoptifs mesquins et sévères, Adelrune se réfugie au grenier où il a découvert un livre dont les illustrations l’enchantent. Chacune représente un homme différent, presque toujours porteur d’une armure et placé dans des situations parfois plaisantes, souvent périlleuses, mais jamais ordinaires.
Obsédé par ces images, Adelrune veut apprendre à lire afin de comprendre le texte qui les accompagne. Or, à Faudace, cela signifie aller à la Maison Canoniale où, sous la férule des Didacteurs, il devra mémoriser non seulement la Règle, mais tous les Préceptes et tous les Commentaires qui en découlent.
Heureusement, les merveilleuses histoires du Livre des Chevaliers permettent à l’enfant de supporter son triste sort. Une nuit, il quitte Faudace pour toujours et s’enfonce dans la sombre forêt qui entoure l’agglomération ; à douze ans, Adelrune a décidé qu’il serait lui aussi chevalier !
Ainsi débute la plus belle des aventures du Livre des Chevaliers…
J’étais curieuse de savoir pourquoi Chrysanthe paraissait sous forme de trilogie compte tenu qu’il avait été publié en un seul volume en anglais : il m’a raconté les malheureuses péripéties de son roman, qui est tombé dans les craques au moment où son éditeur original à changer de distributeur. J’ai aussi appris que de l’aveu de son éditeur lui-même, le troisième serait le meilleur. Cela augure bien pour la suite, puisqu’il est rare qu’un tome final parvienne à satisfaire les attentes.

Abandonnée en bas âge par un père violent à la mort de sa mère, Christine a été secourue et élevée par Tonton, un homme bienveillant bien que froid et avare de son amour. C’est pourquoi Christine apprécie tant la gentillesse de Tap Pleine-Lune, son ami lapin qui parle.
Devenue adolescente, Christine comprend qu’il n’est plus raisonnable d’avoir un ami imaginaire et rompt donc avec Tap, même si ce dernier clame qu’il existe réellement. Le choc de la séparation est si brutal que la jeune fille doit consulter un psychiatre qui, au fil de séances aussi longues que pénibles, lui fait revivre sous hypnose les événements difficiles de son enfance, dont les viols à répétition auxquels son père et ses amis la soumettaient.
Pourtant, voilà qu’une rencontre (fortuite ?) change à tout jamais le destin de Christine, qui se met soudain à douter : et si tous ses affreux souvenirs étaient fabriqués ? Et si, en réalité, elle n’était pas une rescapée mais une… prisonnière ? Et si, plus incroyable encore, comme l’affirme le jeune homme qui souhaite l’y emmener, Christine venait d’un monde merveilleux où elle était une véritable princesse ?
Yves Meynard m’a également fait le bonheur de dédicacer, en plus du Livre des Chevaliers et de La Princesse perdue, mes copies de L’Enfant des Mondes Assoupis et des Marches de la Lune Morte que j’avais emportés avec moi. Une très belle rencontre, que j’espère pouvoir réitérer pour la sortie des tomes 2 et 3 de Chrysanthe.
France Théoret
France Théoret est, entre autres, l’auteure de mon recueil de poésie préféré : Bloody Mary (TYPO, 2011 [1992]). Particulièrement prolifique dans les deux dernières années, l’auteure québécoise était en dédicace pour plusieurs différents romans : Ce qui existe entre nous. Dialogues poétiques (Éditions du Passage, 2018), Les querelleurs (La Peuplade, 2018), Nous parlerons comme on écrit (Les Herbes rouges, 2018 [1982]), Le théâtre de Dieu (Leméac, 2018) et Cruauté du jeu (Les Écrits des Forges, 2017). Je suis personnellement allée à la séance de signatures de Cruauté du jeu, mais l’auteure a pris le temps de dédicacer mes copies de Nous parlerons comme on écrit et du Théâtre de Dieu.

Cruauté du jeu de France Théoret, second livre de l’auteure aux Écrits des Forges, présente bilan en trois temps. D’entrée de jeu, un art poétique témoigne de son expérience d’écriture de femme engagée par une sorte de manifeste qui sera un important document littéraire. Dans le second volet, Vint la maladie, la poésie nous parle directement de l’intérieur du corps, au plus creux de l’expérience personnelle et sociale. Le troisième long poème a pour titre Ma mère la folie.
La voix n’est pas stable. L’écriture répercute ses traces et prend acte de changements directionnels, émergés malgré soi, la plupart du temps. Je n’ouvre pas de classement entre la poète, la femme, la militante.

« J’étais une jeune fille soucieuse et triste, bien éduquée. La lassitude intellectuelle et la fatigue physique me broyaient. »
« Ai-je la foi ? » Telle est la question qui hante la jeune narratrice de ce roman, en attente de LA révélation. Le Québec des années 1950, dominé par le clergé, imprègne de son discours religieux toutes les sphères de la société. Nul n’y échappe. Les filles sont nées pour servir, faire don d’elles-mêmes, elles doivent cultiver l’humilité. Aspirant à une éducation qui élèverait sa pensée, incapable de s’identifier au rôle qu’on attend d’elle, la protagoniste ne sait vers qui se tourner pour la guider.
![THÉORET, France, Nous parlerons comme on écrit, Montréal, Les Herbes rouges, coll. « Territoires », 2018 [1982], 232 p.](https://i0.wp.com/lilitherature.com/wp-content/uploads/2018/11/nous_parlerons_comme_on_ecc81crit_territoires.jpg?resize=400%2C682&ssl=1)
La narratrice raconte le difficile passage de l’enfance à l’âge adulte d’une jeune fille de campagne à une époque où le Québec passait par un profond bouleversement des valeurs. Tout le propos du livre est d’écrire l’empêchement de vivre et de trancher le nœud des générations dans une réappropriation violente de la mémoire. Indiscret et impudique comme un témoignage, ce roman touchera le lecteur par sa densité rare.
Malheureusement, j’avais oublié Bloody Mary, mais l’important est que j’ai eu d’intéressantes conversations avec l’auteure, notamment autour des questions du féminisme et de la religion. Avec un peu de chances, je pourrai lui faire signer mon recueil à notre prochaine rencontre, si qui est probable compte tenu qu’elle semble être sur une bonne lancée.
Les événements auxquels j’ai assisté
Le E n’est pas muet. Qui a peur de l’écriture inclusive?
Conférence sur la question de la langue sexiste, qui est l’un de mes sujets de prédilection en littérature, comme le montre par exemple mon article « Foutre en l’air la langue des petites hommes ». Catherine Mavrikakis, parce qu’elle était malade, n’a pas pu venir, ce qui est dommage, car je sais comment elle peut être éloquente.
Animatrice : Marie-Ève Blais
Participantes : Olivia Tapiero et Emmanuelle Bayamack-Tam
Pour le compte rendu, c’est par ici.
Innovation en édition : quel sera le livre de demain?
Un autre de mes champs d’intérêt : l’édition 2.0. Une table ronde intéressante présentée par la Chaire en littératie médiatique multimodale.
Animateur : Prune Lieutier
Participants : Tom Lebrun, Christine Joly, Yuri Kruk, Jenny Thibault
Pour le compte rendu, c’est par ici.
Remise du Prix des écrivains francophones d’Amérique
L’édition de cette année récompensait les meilleurs essais. Un professeur que j’ai eu à l’Université de Montréal, Simon Harel, a mérité une mention spéciale.
Animateurs : Jacques G. Ruelland; Samy Mesli
Lauréats : Les lauréats
Lectures les agitatrices. Des auteur.e.s lisent les livres féministes qui les ont formé.e.s et libéré.e.s
Le titre de l’activité dit tout. Certains livres m’étaient familiers, mais j’ai fait de belles découvertes.
Participants : Olivia Tapiero; Robyn Maynard; Emmelie Prophète; Laurance Ouellet Tremblay; Naomi Fontaine; Kevin Lambert; David Bouchet
Pour le compte rendu, c’est par ici.
Rencontre avec les finalistes du Prix des Horizons imaginaires 2019
Les finalistes du Prix des Horizons imaginaires 2019 étaient :
- Hivernages, de Maude Deschênes-Pradet (Éditions XYZ)
- Le Potager, de Marilyne Fortin (Éditions Québec Amérique)
- De synthèse, de Karoline Georges (Éditions Alto)
- La Ruche, de Michèle Laframboise (Éditions Les Six Brumes)
- Borealium tremens, de Mathieu Villeneuve (Éditions La Peuplade)
Mathieu Lauzon-Dicso, fondateur d’Horizons imaginaires, était présent. La rencontre était animée par l’auteure Ariane Gélinas.
Pour le compte rendu, c’est par ici.
J’ai donc passé une excellente journée d’anniversaire au Salon du livre de Montréal 2018. En ce qui concerne les différentes activités auxquelles j’ai participé, j’ai prévu de faire des articles-résumé pour chacune d’entre elles afin de partager leur contenu avec mes lilitherateurs. Sinon, êtes-vous aussi aller au Salon de livre cette année? Quels livres avez-vous acheté? Qui avez-vous rencontré? Qu’est-ce que vous avez fait?