Les Tours de Samarante est le premier roman de l’auteur français Norbert Merjagnan et sa qualité lui promet un bel avenir.
Une plume qui rappelle celle de China Miéville
Bien qu’il s’agisse d’un roman clairement SF contrairement à Perdido Street Station [avis lecture], la plume de Norbert Merjagnan m’a rappelé celle de China Miéville dans sa façon de distiller une atmosphère particulière à l’évocation de l’univers qu’il a créé. Certes, c’est un compliment, mais il faut toutefois noter que Merjagnan est loin d’égaler son confrère en la matière.
Un univers plein de potentiel
Donc, un univers fascinant qui nous est présenté ici, bien que très sobre dans le genre. Le point fort du livre, bien que sous-exploité à mon avis. Le décor où prend place ce récit est indubitablement bourré de potentiel, mais l’auteur évoque plus qu’il n’approfondit et nous laisse sur notre faim avec l’envie de toujours en savoir davantage.
Des protagonistes intéressants, mais…
Les trois personnages principaux sont intéressants pour des raisons différentes, même si Oshagan perd un peu de son intérêt au fil du roman. Ce dernier a une histoire tout ce qui a de plus classique (sa famille assassinée, il veut se venger) et c’est d’ailleurs autour de lui que tourne essentiellement l’intrigue. Plus on progresse dans les pages, plus il prend de l’importance et on réalise alors qu’il est tout à fait commun. C’est un guerrier qui s’est exilé, pas très bavard, qui donne lieu à des scènes de combat pas toujours très réalistes.
Cinabre, quant à elle, est intrigante davantage pour ce qu’elle est – une préfigurée – que pour sa personnalité. En effet, son caractère se révèle un peu fade, mais le mystère qui l’entoure, ses origines, et les particularités qui font d’elle une préfigurée, nous captive suffisamment pour qu’on oublie sa relative banalité.
Triple A est mon préféré, mais malheureusement celui qu’on voit le moins. Il vit le récit loin du tumulte qui accapare Oshagan et Cinabre. C’est un petit garçon dont l’esprit a été transféré dans un robot. Il est devenu ainsi une gorgone, mais voilà qu’il débloque avec sa fascination pour d’étranges fresques murales. Très intéressant, mais on se demande au final s’il était concrètement nécessaire à la progression de l’histoire.
Un bon roman au potentiel pas complètement abouti
Plein de bonnes idées qui manquent d’aboutissement, c’est ce qui ressort de ma lecture des Tours de Samarante. Par exemple, je pense aux armes climatiques, qu’on regrette de ne pas voir à l’œuvre davantage. De plus, le dernier quart du roman, sans être décevant, est clairement au-dessous du reste. Au bout du compte cependant, on en sort avec une impression largement positive, car les défauts du livre sont assez bénins. Un premier roman excellent.
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