DUFOUR, Catherine, L’immortalité moins six minutes, Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2007, 256 p. Avis lecture sur lilitherature.com

Avis lecture : L’immortalité moins six minutes (Quand les Dieux buvaient, 0), Catherine Dufour

L’immortalité moins six minutes de l’auteure française Catherine Dufour est le dernier livre de la série de fantasy humoristique Quand les Dieux buvaient à être paru, mais il s’agit d’un prequel. Ce tome 0 suit des fées mal engueulées qui nous sont maintenant familières : Babine-Babine, Pimprenouche et Pétrol’Kiwi.

Dans le ciel au-dessus de la Terre plate, le soleil se baignait. Il faisait  la planche sur la brume matinale, et buvait la rosée du bout de ses innombrables pailles d’or.

Zoom.

Brillant comme le dos d’une anguille, un fleuve filait entre deux plaines vallonnées. On y voyait quelques prairies chargées de moutons et quelques champs cultivés, comme de petites pièces de coton vert tendre ou jaune paille cousues sur un épais tissu de forêts. Des aigrettes de fumée indiquaient ici un village nain, enfoui sous le chaume, là un village ogre, massif et fortifié.

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Une parodie du Seigneur des anneaux

Ce livre est une parodie du Seigneur des anneaux où les fées jouent le rôle des hobbits. À ce titre, je vous recommande de regarder la trilogie de Peter Jackson avant de vous lancer dans votre lecture afin de mieux apprécier son humour. J’ai particulièrement aimé les clins d’œil et les détournements, puisque j’adore l’adaptation cinématographique de Lord of the Rings de JRR Tolkien, mais je me demande si le texte se tient seul. À quel point l’appréciation du roman de Dufour dépend de la connaissance du lecteur de l’œuvre à laquelle il fait référence sans cesse?

Un livre divertissant, mais non nécessaire

En tant que roman de Catherine Dufour, L’immortalité moins six minutes est incontestablement bien écrit, profitant des forces du style de l’auteure sans souffrir des défauts des deux premiers tomes (cf. l’humour parfois « pipi-caca »), Blanche Neige et les lance-missiles [avis lecture] et L’ivresse des providers [avis lecture]. Pourtant, le livre est celui que j’ai le moins aimé de la série. Il y a deux raisons à cela :

  1. Le roman se lit comme une addition superflue, c’est-à-dire un livre qui n’ajoute rien à la série. Le tome 0 est écrit après le tome 3 et cela se ressent : il est non nécessaire.
  2. Le texte est divertissant au premier degré, mais manque de profondeur. En dehors de son intertextualité avec les œuvres de JRR Tolkien et Peter Jackson, le roman n’a pas vraiment de second degré. Cela est d’autant plus évident que L’immortalité moins six minutes suit Merlin l’ange chanteur [avis lecture], le meilleur titre de la saga selon moi, et assurément le mieux gréé en termes de second degré avec sa critique acerbe des mythes et de la religion.

Un roman léger

Malgré tout, L’immortalité moins six minutes de Catherine Dufour est un roman à lire, définitivement amusant, dont la seule « faute » est d’être plus léger que les autres livres de Quand les Dieux buvaient.

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