The Lunar Chronicles Boxed Set, Feiwel and Friends. Inclut Cinder, Scarlet, Cress, Winter et Fairest de Marissa Meyer. Avis lecture sur lilitherature.com.

La série de retellings SF de contes de fées The Lunar Chronicles de Marissa Meyer

The Lunar Chronicles, ou Les chroniques lunaires en français, est une série de retellings SF de contes de fées de l’auteure américaine Marissa Meyer. Il y a en tout quatre tomes : Cinder, une « réécriture » de Cendrillon ; Scarlet, qui s’attarde au conte du Petit chaperon rouge ; Cress, qui raconte une nouvelle version de Raiponce ; et Winter, qui s’inspire de l’histoire de Blanche-Neige.

Avis général

Ce qui m’a attiré vers The Lunar Chronicles, c’est son concept accrocheur : une révision SF de contes classiques. Après lecture, je pense que l’auteure aurait pu mieux (plus) utiliser le matériel de base. Cela dit, la série est agréable à lire : le tout se lit bien, les personnages sont attachants et le temps accordé à la romance en fait une série fluffy.

Le principal défaut des Chroniques lunaires, et ce qui l’empêche de passer d’un 3 à un 4 étoiles pour ma part, c’est le manque de world-building. Meyer établit les lois de l’univers juste assez pour ne pas perdre le lecteur, mais ne va jamais plus loin. Par exemple, je ne saurais vous dire grand-chose sur l’Eastern Commonwealth, dont Kaï est pourtant l’empereur. La série est donc très plot driven (conduite par l’intrigue), ce qui plaira sans doute à ceux et celles qui aiment une histoire au rythme rapide, lequel est par ailleurs appuyé pat des chapitres courts.

Les couples et les personnages qui les constituent

Cinder et Kaï

Certainement le couple le plus traditionnel, mais aussi le moins intéressant. Pas qu’ils ne sont pas mignons ensemble, mais leurs storylines intercèdent très peu au final. Ils sont séparés pour la majeure partie de la série et même dans le premier roman, quoiqu’ils se croisent sporadiquement, leurs histoires se déroulent indépendamment. De plus, Kaï est le protagoniste le plus « meh », sûrement parce qu’il a la storyline la plus passive.

Scarlet et Wolf

Probablement mon couple préféré, notamment parce que Scarlet est l’héroïne à laquelle je peux m’identifier le plus naturellement : elle a un caractère fort, un sens de la justice bien développé et a du mal à faire confiance tout en étant particulièrement loyale envers les personnes qui lui sont chères. Cette dernière qualité est partagée par Wolf, à la fois badass et cute, loup et puppy dog.

Cress et Thorne

Il me semble que ce couple est généralement le plus populaire au sein du fandom. Je peux comprendre pourquoi, même si en tout logique il s’agit du couple le moins crédible. Je ne dis pas cela parce que je ne les aime pas. Si ce n’est pas mon couple préféré, je les apprécie néanmoins beaucoup. Qui plus est, je pense que l’auteure a bien fait de créer un personnage effronté comme Thorne pour donner la réplique à une héroïne plus timide comme Cress : cela permet de garder le lecteur accroché malgré le détour narratif que constitue le roman Cress.

Winter et Jacin

Si le couple de Winter et Jacin est souvent le moins populaire, c’est sans doute parce qu’il s’agit de celui avec lequel on passe le moins de temps. Pourtant, c’est la romance la plus vraisemblable, puisque les deux personnages ont une connexion préalable au roman : ce sont des amis d’enfance, qui s’aiment depuis longtemps. Ils ne tombent pas amoureux l’un de l’autre en quelques jours. Ils auraient possiblement pu être mon couple favori, si on avait eu plus qu’un tome pour les apprivoiser.

Cinder

En gros, un premier tome qui pose une fondation solide avec une héroïne à même de porter la série sur ses épaules. Kaï est charmant, si un peu terne.

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Scarlet

L’histoire de ce livre précis se connecte naturellement à l’intrigue principale amorcée par Cinder. Cela dit, si le récit n’est pas dénoué de tout intérêt, j’ai surtout apprécié Scarlet pour la dynamique entre ses personnages principaux, Scarlet et Wolf.

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Cress

Cress est le tome de la série le moins achevé selon moi. Je ne m’attendais pas du tout à cela en commençant ma lecture, puisque ce livre semble être le favori de nombreux lecteurs de la série. Mon hypothèse quant à sa popularité : le couple de Cress et Carswell Thorne est généralement le plus apprécié. Je ne vois que cela, car en relation aux autres tomes, Cress est définitivement le plus faible narrativement parlant.

En effet, si on s’y arrête, on constate que Cress ne fait presque pas progresser l’intrigue principale. Au début du roman, les protagonistes ont deux buts et l’objectif principal n’est abordé (et résolu) qu’à la fin du roman. Le reste du roman est, quelques éléments mis à part, une immense parenthèse. Alors que les histoires de Cinder, Scarlet et Winter sont directement liées à l’intrigue développée à travers la série complète, celle consacrée à Cress et Thorne apparaît comme une digression.

Cette parenthèse dans le désert a en plus le désavantage de ne pas mettre son héroïne éponyme en valeur. En effet, la protagoniste a peu l’occasion de briller par son don pour l’informatique, jouant plutôt les princesses en détresse pour les trois-quarts du roman. Heureusement, l’auteure se rattrapera dans Winter, le quatrième tome, où elle saura mettre l’emphase sur les forces de Cress en dépit de ses faiblesses.

Enfin, si les autres romans ne sont pas exempts de quelques scènes « arrangées avec le gars des vues » (ou plutôt, celui des livres dans ce cas-ci), Cress, plus que n’importe quel autre, demande à son lecteur de « suspendre son incrédulité[1] ». Il y a beaucoup trop d’heureuses coïncidences pour que le récit apparaisse vraisemblable. Mais je ne peux évidemment pas entrer dans les détails sans spoiler.

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Winter

Winter est un final qui délivre ses promesses. En tant que tel, il y a peu de surprises, puisque les événements de ce roman sont la suite logique de ce qui a été préparé dans les livres précédents. Cela dit, le tome laisse ses lecteurs contents. De plus, l’évolution des personnages, spécialement Cinder et Cress, est palpable et satisfaisante.

Cependant, Winter et Jacin, et plus spécialement l’aspect « Blanche Neige » de l’histoire, sont plus ou moins bien intégrés à l’intrigue principale. Ne vous laissez pas berner par le titre du roman : Winter est le récit de Cinder, avec quelques parenthèses narratives (pas si nombreuses) suivant princesse Winter et son garde Jacin.

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Une série légère et divertissante

The Lunar Chronicles de Marissa Meyer est série légère aux protagonistes et couples attachants. Le tout aurait bénéficié d’un peu plus de profondeur, notamment par une plus grande attention à l’univers, mais si vous voulez passer un bon moment sans vous casser la tête, Les chroniques lunaires est une série divertissante et assez consistante dans le genre.


[1] Traduction libre de l’expression anglophone « suspension of disbelief », utilisée pour référer à des plot points qui demandent au spectateur d’être indulgent quant à la plausibilité d’un événement, d’une séquence d’événements, etc.

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