Le booktag francophone : les littératures de langue française à l’honneur

Si j’ai choisi l’étiquette « francophone » pour ce booktag, c’est que je tiens à être la plus inclusive possible. Ce booktag est pour toute littérature de langue française : cela comprend bien évidemment la littérature française de France et la littérature québécoise, mais aussi les littératures du Belgique, de la Suisse, du Maghreb, etc.

Ce booktag se veut adaptable dans l’éventualité où quelque lecteur passerait par ici et voudrait le reprendre. Pour ma part, je choisirai des éditeurs, des auteurs et des livres du Québec et de France, puisque je suis québécoise et que je lis beaucoup de littérature française. Si je lis aussi des œuvres du reste de la francophonie (par ex., Ahmadou Kourouma, Agota Kristof, etc.), je ne crois pas en avoir suffisamment lu pour bien les représenter dans mon tag. Cependant, peut-être n’est-ce pas le cas pour vous. Peut-être venez-vous du Maghreb, auquel cas c’est l’occasion de mettre votre littérature à l’honneur.

Voici le tag :

  • Une maison d’édition francophone
  • Une auteure/autrice francophone
  • Un auteur francophone
  • Un livre francophone écrit par une femme
  • Un livre francophone écrit par un homme

Je me suis personnellement donnée comme règle de ne jamais réutiliser deux fois le même auteur, car il aurait été trop facile de nommer mes auteurs favoris pour ensuite indiquer mon livre préféré écrit par eux, ce qui aurait été redondant au final.


Une maison d’édition québécoise : Alire

Alire est une maison d’édition québécoise publiant des littératures de genre : science-fiction, fantasy, fantastique, horreur, policier / thriller, etc. Il s’agit probablement de l’éditeur duquel je possède le plus grand nombre d’ouvrages dans ma bibliothèque, dont plusieurs parmi mes coups de cœur et/ou écrits par mes auteurs favoris :

BEAULIEU, Natasha

L’Ange écarlate

CÔTÉ, Philippe-Aubert

Le Jeu du démiurge [avis lecture]

GAUTHIER, Éric

La Grande Mort de mononc’ Morbide [avis lecture]

Le Saint Patron des plans foireux

Montréel

GÉLINAS, Ariane

Quelques battements d’ailes avant la nuit [avis lecture]

LALUMIÈRE, Claude

Odyssées chimériques

McALLISTER, Laurent

Les leçons de la cruauté [avis lecture]

MEYNARD, Yves

Chrysanthe 1. La Princesse perdue [avis lecture]

Chrysanthe 2. Le Prince rebelle [avis lecture]

L’Enfant des Mondes Assoupis [avis lecture]

Le livre des chevaliers

Les Marches de la Lune morte

ROCHON, Esther

La Splendeur des monstres

SÉNÉCAL, Patrick

Le Passager [avis lecture]

VONARBURG, Élisabeth

Le jeu des coquilles de Nautilus

La musique du soleil

Les Voyageurs malgré eux [avis lecture]

Sang de pierre


Une maison d’édition française : Les moutons électriques

Les moutons électriques est une maison d’édition française indépendante de SFFF. Avec des couvertures toujours magnifiques, je les ai d’abord connus en tant que l’éditeur de Jean-Philippe Jaworski, dont je vous parlerai un peu plus bas. Cela dit, il ne manque pas de titres à la prémisse intéressante.

JAWORSKI, Jean-Philippe

Janua Vera (Récits du Vieux Royaume, 1) [avis lecture]

Le Sentiment du fer (Récits du Vieux Royaume, 1.5) [avis lecture]

Gagner la guerre (Récits du Vieux Royaume, 2) [recommandation fantasy]

PROUST TANGUY, Julie

Sorcières! Le sombre grimoire du féminin [avis lecture]

RIVERO, Mathieu

Or et nuit [avis lecture]


Une auteure québécoise : Catherine Mavrikakis

La sortie d’un roman de Catherine Mavrikakis – récipiendaire de nombreux prix littéraires – est toujours un évènement dans le monde littéraire québécois. Ses livres sont toujours extrêmement beaux, incroyablement riches et très bien orchestrés. Tous les romans que j’ai lus d’elle sont dans mon top québécois, Ce qui restera figurait dans mon palmarès 2018 et Oscar De Profundis est mon dernier coup de cœur en date.

Ça va aller [avis lecture]

MAVRIKAKIS, Catherine, Ça va aller, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2013 [2002], 168 p.
MAVRIKAKIS, Catherine, Ça va aller, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2013 [2002], 168 p.

Écrit sur le droit-fil du syndrome identitaire, ce roman-pamphlet est une plongée lucide dans les profondeurs de la psyché québécoise. Sappho Didon Apostasias, qui rage contre un peuple captif de sa fascination pour l’enfance, fomente un plan pour donner jour au plus grand écrivain d’ici avant de tirer un trait sur sa propre existence. Parmi les obstacles qui l’attendent, la littérature n’est pas le moindre : Sappho s’en réclame tout en refusant l’impitoyable acidité de son effet miroir sur les êtres et les sentiments qu’elle engendre.

Ce qui restera [avis lecture]

Book Review: Ce qui restera, Catherine Mavrikakis
MAVRIKAKIS, Catherine, Ce qui restera, Montréal, Québec Amérique, coll. « III », 2017, 130 p.

Une méchante fée se serait-elle penchée sur son berceau ? Catherine Mavrikakis cherche à contrer le mauvais sort que les membres de sa lignée lui ont lancé. Elle n’est pas morte à 36 ans comme sa grand-mère dont elle a hérité le prénom et comme son père le lui avait prédit. Mais à quel prix ? Qu‘a-t-elle sacrifié ? Quel rêve a-t-elle dû assassiner ? À travers ses souvenirs, Catherine comprend l’importance dans son entourage de présences féminines souvent tragiques. Ce sont ces femmes qui lui ont permis d’exister. Elle retrouve alors la petite fille aventureuse et terrorisée, fragile et puissante, désespérée et pleine de vie qu’elle a été. Comment vit-on en ne se soumettant pas à l’avenir que d’autres ont écrit pour soi? Que doivent inventer celles à qui on a dessiné un avenir? L’écriture sait-elle mettre fin au ressassement des souvenirs qui entravent le futur? Protège-t-elle contre les malédictions de toutes sortes ? Que reste-t-il de celle que Catherine n’a pas voulu être ?

Le ciel de Bay City [avis lecture]

MAVRIKAKIS, Catherine, Le ciel de Bay City, Montréal, Héliotrope, 2008, 294 p.
MAVRIKAKIS, Catherine, Le ciel de Bay City, Montréal, Héliotrope, 2008, 294 p.

1960. Cette année-là, une maison de tôle est livrée au bout de Veronica Lane à Bay City. Une famille s’y installe. Deux soeurs, Denise et Babette, vont donner tour à tour naissance à de petits Américains. Elles ont quitté l’Europe et la dévastation de la guerre pour l’Amérique. L’avenir paraît alors appartenir à ce continent où tout est plus gai, plus neuf.

Mais l’Histoire ne se laisse pas mettre de côté. Amy, la fille de Denise, est hantée par les morts et va faire une étrange découverte dans le sous-sol de la petite maison de tôle.

Roman puissant, traversé par la soif de l’Amérique et la volonté désespérée d’en finir avec le passé, Le ciel de Bay City dresse un réquisitoire contre l’indifférence du ciel à l’endroit de notre souffrance.

Oscar De Profundis [avis lecture]

MAVRIKAKIS, Catherine, Oscar De Profundis, Montréal, Héliotrope, 2016, 308 p. Avis lecture sur lilitherature.com.
MAVRIKAKIS, Catherine, Oscar De Profundis, Montréal, Héliotrope, 2016, 308 p.

Une épidémie mortelle ravage Montréal. Depuis la création de l’État mondial, des hordes de miséreux errent dans la ville. Certaines zones leur ont même été temporairement abandonnées afin de les maintenir à distance des nantis des banlieues. Des troubles éclatent. Avant qu’il ne soit trop tard, Cate, la chef d’une des bandes de crève-la-faim, veut frapper un grand coup.

Le chanteur Oscar De Profundis, devenu star planétaire, est de retour après une longue absence. Sa ville natale reste emplie de souvenirs funestes. Pour ses fans, particulièrement nombreux et fervents, il vient donner deux concerts extraordinaires. Cependant, l’état d’urgence est déclaré et, pour sa protection, Oscar doit demeurer confiné dans la somptueuse maison où son homme de confiance l’a installé avec toute l’équipe De Profundis.

Durant la nuit, Oscar, envahi de sombres visions de son passé, ne parvient pas à trouver le sommeil malgré les calmants de toutes sortes. Il ignore la peste qui sévit à l’extérieur. Comme toujours, il s’absorbe dans la préservation des cultures en voie de disparition. Il élabore musées et mausolées à la gloire d’un monde francophone englouti dans la culture mondiale.

Dehors, la rumeur continue de gronder. Avec l’aide de complices, dont les fidèles Balt et Mo, ainsi qu’Adrian, le vieux libraire, Cate s’apprête à tenter l’impossible et à faire jouer à Oscar un rôle déterminant dans la révolte des pauvres.

L’annexe [avis lecture]

Un chat
MAVRIKAKIS, Catherine, L’annexe, Montréal, Héliotrope, 2019, 244 p.

Quand elle n’est pas en mission à Londres, Tripoli ou Tel Aviv, Anna aime retourner à Amsterdam, dans l’annexe secrète où la famille d’Anne Frank a tenté d’échapper à l’horreur nazie. Durant un de ses pèlerinages là-bas, l’espionne se rend compte qu’elle est suivie. Promptement, l’organisation se charge de l’exfiltrer dans une maison de protection, dont on lui cache à dessein le lieu. C’est là qu’Anna fait la connaissance de Celestino, un fou de littérature. L’homme fantasque veille sur elle et sur les huit autres membres qui forment l’insolite communauté de cette nouvelle annexe. Entre Anna et lui s’amorce alors un dangereux pas de deux.

Une auteure française : Catherine Dufour

Catherine Dufour sait mettre des accents poétiques aux pires vulgarités, que ce soit avec humour ou dans la représentation de l’horreur. Tous les romans que j’ai lus de l’auteure figurent dans l’un de mes « top » : Le goût de l’immortalité est dans mon top 3 SF ; la série Quand les Dieux buvaient est dans mon top fantasy ; Le goût de l’immortalité et Merlin l’ange chanteur sont parmi mes livres favoris tout court. J’ai hâte de lire son dernier roman Entends la nuit.

L’Accroissement mathématique du plaisir [extrait]

DUFOUR, Catherine, L'Accroissement mathématique du plaisir, Saint Mammès, Le Bélial, 2008, 448 p.
DUFOUR, Catherine, L’Accroissement mathématique du plaisir, Saint Mammès, Le Bélial, 2008, 448 p.

C’était il y a longtemps, très longtemps, quand les hommes affrontaient la terre à mains nues, luttant pied à pied contre les fauves des forêts, les démons de leurs rêves, et la faim. Une femme avait eu un fils. Ils vivaient tous deux à la lisière d’un bois, non loin du gué d’une rivière. Mais en ces temps déjà, les hommes ne se contentaient plus des gués et rêvaient de ponts arqués comme des épaules, forts comme des bœufs, éternels comme des chênes, bâtis dans le lit enragé des fleuves à grands frais de pierres et de vies humaines. En ces temps, les hommes n’avaient pas peur de mourir.

Le goût de l’immortalité [avis lecture]

DUFOUR, Catherine, Le goût de l’immortalité, Paris, Mnémos, 2005.
DUFOUR, Catherine, Le goût de l’immortalité, Paris, Mnémos, 2005.

Mandchourie, an 2113. La ville de Ha Rebin dresse ses tours de huit kilomètres dans un ciel jaune de toxines. Sous ses fondations grouille la multitude des damnés, tout autour s’étendent les plaines défoliées de la Chine. Le brillant Cmatic est mandaté par une transnationale pour enquêter sur trois nouveaux cas d’une maladie qu’on croyait éradiquée depuis un siècle. Ses recherches le mènent à Ha Rebin, où il rencontre une adolescente étrange. Avec elle, il va tenter de mener à bien sa mission dans un monde qui s’affole : décadence américaine, pandémie sanglante, massacres génétiques, conquêtes planétaires et montée de l’extrémisme vaudou. Et affronter le rêve le plus fou de l’humanité : l’immortalité, ou ce qui y ressemble…

Blanche Neige et les lance-missiles (Quand les Dieux buvaient, 1) [avis lecture]

Book Review: Blanche Neige et les lance-missiles, Catherine Dufour
DUFOUR, Catherine, Blanche Neige et les lance-missiles (Quand les dieux buvaient, 1), Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2001, 240 p.

Tous les contes commencent par « il était une fois » et finissent par « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Oui mais… et après ? Et si le règne de Blanche-Neige avait été une horrible dictature ? Et si le miroir magique était devenu gâteux ? Et si la Belle au bois dormant était devenue lesbienne ? Et si Peau d’âne était tombée amoureuse du prince de Cendrillon ? … Et si Dieu s’était mis à boire ?…

L’ivresse des providers (Quand les Dieux buvaient, 2) [avis lecture]

Book Review: L’ivresse des providers, Catherine Dufour
DUFOUR, Catherine, L’ivresse des providers, Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2001, 239 p.

Mais qui sont tous ces gens qui s’agitent sur Internet ? Tous ceux qui s’envoient des mails, écrivent dans les tribunes, animent des forums, construisent des sites web ? Mais où trouvent-ils le temps ? Est-ce qu’ils n’ont pas à gagner leur vie comme tout le monde ? Eh bien non. Car ils sont déjà morts. Morts et numérisés. C’est la grande révélation de L’Ivresse des providers. On y croise un quarteron de fées du bois de Boulogne, une bande de spectre cornaquée par le mathématicien Évariste Galois, le père Noël et sa fille, l’Ankou et sa faux, l’affreux démon Bille Guette et, dans le rôle principal, le World Wide Web lui-même. Avec, en guest star, le premier virus littéraire, capable de changer la fin d’un livre sans que les personnages ne s’en rendent compte !

Merlin l’ange chanteur (Quand les Dieux buvaient, 3) [avis lecture]

DUFOUR, Catherine, Merlin l’ange chanteur, Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2003, 256 p. vis lecture sur lilitherature.com,
DUFOUR, Catherine, Merlin l’ange chanteur, Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2003, 256 p.

Tout le monde connaît Merlin. Tout le monde sait qu’il est amoureux de la Dame du Lac. Mais savez-vous que c’est un ange ? Qu’il a une voix merveilleuse ? Et l’âme la plus noire qu’on puisse trouver depuis le début jusqu’à la fin des temps ? Depuis les bûchers de l’Inquisition jusqu’aux cyberguerres interplanétaires ! Plus noire encore que celle de Blanche Neige. Et savez-vous qu’il aime autant le sang qu’un vampire ?

L’immortalité moins six minutes (Quand les Dieux buvaient, 0) [avis lecture]

DUFOUR, Catherine, L’immortalité moins six minutes, Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2007, 256 p. Avis lecture sur lilitherature.com
DUFOUR, Catherine, L’immortalité moins six minutes, Aix-en-Provence, Nestivequen, coll. « Fractales Fantasy », 2007, 256 p.

Il était une fois trois fées qui vivaient heureuses dans leur forêt enchantée. L’une d’elles était amoureuse d’un elfe noir. Un jour, hélas, elle le quitta pour un korrigan et il décida de se venger. Il sabota le miroir magique de la fée volage. Or, si fabriquer un miroir magique est horriblement compliqué, le détruire est terriblement dangereux… Craignez les miroirs magiques quand ils deviennent fous !


Un auteur québécois : Yves Meynard

Yves Meynard est l’auteur de mon dernier coup de cœur fantasy Chrysanthe 1. La Princesse perdue (dont la suite vient tout juste de paraître!) et de deux de mes ouvrages de science-fiction préférés sous le nom de plume Laurent McAllister, Les leçons de la cruauté et Suprématie. Univers fascinants garantis!

Chrysanthe 1. La Princesse perdue [avis lecture]

MEYNARD, Yves, Chrysanthe 1. La Princesse perdue, Lévis, Alire, 2018, 304 p. Avis lecture sur lilitherature.com.
MEYNARD, Yves, Chrysanthe 1. La Princesse perdue, Lévis, Alire, 2018, 304 p.

Abandonnée en bas âge par un père violent à la mort de sa mère, Christine a été secourue et élevée par Tonton, un homme bienveillant bien que froid et avare de son amour. C’est pourquoi Christine apprécie tant la gentillesse de Tap Pleine-Lune, son ami lapin qui parle.

Devenue adolescente, Christine comprend qu’il n’est plus raisonnable d’avoir un ami imaginaire et rompt donc avec Tap, même si ce dernier clame qu’il existe réellement. Le choc de la séparation est si brutal que la jeune fille doit consulter un psychiatre qui, au fil de séances aussi longues que pénibles, lui fait revivre sous hypnose les événements difficiles de son enfance, dont les viols à répétition auxquels son père et ses amis la soumettaient.

Pourtant, voilà qu’une rencontre (fortuite?) change à tout jamais le destin de Christine, qui se met soudain à douter : et si tous ses affreux souvenirs étaient fabriqués? Et si, en réalité, elle n’était pas une rescapée mais une… prisonnière? Et si, plus incroyable encore, comme l’affirme le jeune homme qui souhaite l’y emmener, Christine venait d’un monde merveilleux où elle était une véritable princesse?

Chrysanthe 2. Le Prince rebelle [avis lecture]

L’Enfant des Mondes Assoupis [avis lecture]

Book Review: L’Enfant des Mondes Assoupis, Yves Meynard
MEYNARD, Yves, L’Enfant des Mondes Assoupis, Lévis, Alire, 2009, 369 p.

Dans ce Vaisseau, c’est au champ de rêves que les jeunes filles deviennent femmes. Catherine, elle, espère y rencontrer un Ange qui l’amènera à Contrôle…

Jorn est un Homme-Écaille. Il vit sur Léviathan, qui parcourt inlassablement l’océan. Or, depuis quelque temps, les pensées de Léviathan l’envahissent telle une vague monstrueuse…

Les Soldates ont capturé un vieux Bourdon. Il affirme s’appeler Dolte Makresh et prétend être un émissaire de la Terre. Pire, il veut rencontrer la Reine des Ruches pour qu’elle lui cède un Essaim…

Merre, c’est la planète d’origine, et rien n’y est semblable à ce que l’on trouve dans l’ensemble des Mondes Assoupis. C’est pourquoi le Prince veut s’y rendre… mais le choc des cultures sera terrible !

Les leçons de la cruauté [avis lecture]

McALLISTER, Laurent, Les Leçons de la cruauté, Lévis, Alire, 2009, 243 p. Avis lecture sur lilitherature.com.
McALLISTER, Laurent, Les Leçons de la cruauté, Lévis, Alire, 2009, 243 p.

Ils étaient venus à bord d’un vaisseau pour ensemencer cette nouvelle Terre, mais ils ne pouvaient savoir que la planète était immunisée contre les invasions. Et pendant des générations, le combat pour la survie a été sans merci…

Kapuzine demeure dans une jolie banlieue stérile. Or, elle va devoir s’aventurer dans la terrifiante ville redevenue forêt pour y rencontrer un Bûcheron. Mais pour ce faire, il lui faudra éviter les Dogues, les Renards et les Loups…

Richard a confié l’éducation de ses filles au pierrot d’une école privée. La poupée-robot devra tout leur montrer, et plus particulièrement à combattre et à se défendre. Avec ou sans arme. Car le monde des adultes en cette fin de siècle n’est pas de tout repos, parlez-en à Richard !

Les Marches de la Lune morte

MEYNARD, Yves, Les Marches de la Lune morte, Lévis, Alire, 2015, 627 p.
MEYNARD, Yves, Les Marches de la Lune morte, Lévis, Alire, 2015, 627 p.

Être le fils unique de Théodore Szeleky, le Margrave de la Marche Orientale, n’est pas une situation facile, même si Sébastien est l’héritier d’une lignée prestigieuse qui remonte jusqu’au légendaire Lorann. C’est du moins ce que pense le jeune garçon, qui se sent bien seul dans l’immensité du château à moitié en ruine de son père, d’autant plus que ce dernier, depuis la mort de sa femme, n’a jamais été aussi déprimé et solitaire.

C’est la raison pour laquelle Sébastien, quand il découvre une étrange porte au cours d’une de ses expéditions dans les parties les plus reculées du château, n’hésite pas à la franchir – peut-être trouvera-t-il derrière quelque chose digne de sa curiosité ? Mais le couloir secret qu’il parcourt après avoir traversé l’ouverture, s’il ne le mène pas à un trésor, lui permet de faire une découverte insensée : il n’est plus au château, ni même dans la Marche Orientale ! En réalité, s’il se fie à son poids qui a diminué d’une manière draconienne et au paysage qu’il contemple à travers une fenêtre, il doit se rendre à l’évidence : il a été transporté sur la Lune !

Or, si les livres de contes commencent souvent par la phrase : « C’était au temps où la Lune était verte… », jamais ils n’ont mentionné qu’elle était habitée !

Suprématie [avis lecture]

McALLISTER, Laurent, Suprématie, Paris, Bragelonne, 2009, 672 p.
McALLISTER, Laurent, Suprématie, Paris, Bragelonne, 2009, 672 p.

Le capitaine Alcaino commande le Doukh, la dernière grande nef de guerre indépendante de l’Amas. Mais les habitats spatiaux sont de plus en plus nombreux à accepter le contrôle de la Suprématie, qui impose la paix à ses mondes en contrôlant leur façon de penser. Quand la Ville d’Art l’appelle à l’aide, Alcaino accepte le contrat même s’il soupçonne les Suprémates de l’attendre de pied ferme. Le massacre qui s’ensuit amène Alcaino à soumettre à ses troupes un projet insensé: détruire la capitale des Suprémates au cœur de l’Amas, sur la planète la mieux protégée de l’univers humain… Mais, pour qu’une nef de guerre isolée ait une chance de réussir, il lui faut créer une boucle temporelle et utiliser des bombes enrichies de matière étrange. C’est le début d’une quête qui conduira Alcaino et son équipage jusqu’aux limites de ce qu’ils croyaient possible.


Un auteur français : Jean-Philippe Jaworski

Avec l’excellent recueil de nouvelles Janua Vera publié aux Moutons électriques, Jean-Philippe Jaworski est propulsé au-devant de la scène de la fantasy française avec sa plume touffue, « réaliste » dans sa langue médiévale sans trop en faire. Il poursuit sur sa lancée avec ses autres Récits du Vieux-Royaume Gagner la guerre et Le Sentiment de fer, que j’ai absolument adoré, et se maintient au sommet avec son cycle celtique des Rois du monde, que j’espère lire bientôt.

Janua Vera (Récits du Vieux Royaume, 1) [avis lecture]

JAWORSKI, Jean-Philippe, Janua Vera, Bordeaux, Les Moutons électriques, 2007.
JAWORSKI, Jean-Philippe, Janua Vera [première édition], Bordeaux, Les Moutons électriques, 2007.

Né du rêve d’un conquérant, le vieux royaume n’est plus que le souvenir de sa grandeur passée… Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l’assassin trempe dans un complot dont il risque d’être la première victime, Ædan le chevalier défend l’honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries… Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain…

Le Sentiment du fer (Récits du Vieux Royaume, 1.5) [avis lecture]

JAWORSKI, Jean-Philippe, Le sentiment du fer, Bordeaux, Les moutons électriques, coll. « Hélios », 2015, 208 p.
JAWORSKI, Jean-Philippe, Le sentiment du fer, Bordeaux, Les moutons électriques, coll. « Hélios », 2015, 208 p.

Retour au Vieux Royaume ! « J’ai quand même un ragot à vous servir, et du lourd ! Figurez-vous que ce n’est point avec moi que les elfes ont commencé à grenouiller dans les affaires de l’État. Bien loin de là ! Il y a deux bons siècles, déjà, au moment de l’Émancipation de Ciudalia, ils nous ont joué un tour à leur façon. Et les marles en tâtent tellement pour la barabille que l’un d’entre eux, sans même pointer son joli minois dans notre belle cité, nous a tous jetés dans une sacrée flanche ! Jugez-en par vous-même. »

Gagner la guerre (Récits du Vieux Royaume, 2) [recommandation fantasy]

JAWORSKI, Jean-Philippe, Gagner la guerre, Bordeaux, Les moutons électriques, 2014 [2009], 688 p.
JAWORSKI, Jean-Philippe, Gagner la guerre, Bordeaux, Les moutons électriques, 2014 [2009], 688 p.

Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier ». Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…


Un livre québécois écrit par une femme : Bloody Mary, France Théoret

THÉORET, France, Bloody Mary, Montréal, TYPO, coll. « Poésie », 2011 [1991], 288 p. "Foutre en l'air la langue des petits hommes : Essai sur la langue française en tant que construction patriarcale"
THÉORET, France, Bloody Mary, Montréal, TYPO, coll. « Poésie », 2011 [1991], 288 p.

Bloody Mary est un recueil des livres de France Théorêt jusqu’en 1992: Bloody Mary, Vertiges, Nécessairement putain, auquel s’est ajouté Étrangeté, l’étreinte, ainsi qu’une nouvelle préface. Son écriture féministe, engagée socialement, ose dire cette «dissociation mentale», comme l’écrit Pierre Nepveu en 1991, entre «la vraie loi du milieu et la vie intérieure». L’écriture exaspérée de la poète ici ne se gêne pas pour dénoncer les rôles fossilisés de la mère et du père: l’un comme l’autre présents et absents à la fois, figures de la Loi et de la répression, abandonnant l’enfant au langage qui la terrifie.

Bloody Mary [avis lecture] est un recueil de poésie féministe qui utilise la forme aussi bien que le fond pour délivrer son message : entre autres, habiter l’injure faite aux femmes et dépatriarcaliser la langue. Souvent cité dans mes analyses de textes, il s’agit de mon recueil de poésie favori.


Un livre québécois écrit par un homme : Le Jeu du Démiurge, Philippe-Aubert-Côté

Le Jeu du démiurge de Philippe-Aubert Côté, paru pour la première fois en 2015 et réédité en poche en 2018, est probablement mon roman de science-fiction « conventionnel » préféré. Il livre la marchandise sur tous les points : le livre est bien écrit, les personnages sont intéressants, l’univers est bien développé. L’auteur parvient à trouver le parfait équilibre entre tous les éléments de sorte que tout fonctionne parfaitement. C’est une brique, mais elle en vaut assurément la peine.

2901 – Calendrier universel terrestre

Les Éridanis, lointains descendants hermaphrodites des humains, ont entrepris de coloniser la Voie lactée en s’établissant de planète en planète. À bord du Lemnoth, ces posthumains de chair et de métal s’apprêtent à accomplir un nouveau saut interstellaire afin de fonder une autre colonie sur Selckin-2. Parmi eux, Nemrick, de la caste des Ludis, qui a intégré la mission afin de suivre l’amour de sa vie, le Techno Rumack, qui rêve de créer un milieu de vie idéal pour leurs descendants…

3045 – Calendrier universel terrestre

Plus d’un siècle après l’arrivée des Éridanis, de nombreuses cités s’éparpillent sur Selckin-2. Elles sont habitées par les Mikaïs, une race à mi-chemin entre homo habilis et homo sapienscréée par Rumack. Ce sont eux qui ont construit les prodigieux édifices de ces villes pourtant prévues pour des Éridanis.

Takeo habite Nagack, la somptueuse ville qui s’élève sur le flanc du mont Lemnoth. Comme ses congénères, il vénère les « Maîtres », mais ne s’en inquiète pas moins de la progression du Mal de Rumack qui les condamne à sombrer dans la sauvagerie s’ils ne reçoivent pas l’aide des arbres-machines. Pendant que des rumeurs de guerre se propagent dans la ville, Takeo cherche à sauver son grand-père de la régression. Mais une rencontre fortuite avec le fantôme de Rumack fera de lui la pièce maîtresse d’un jeu qui a débuté bien avant sa naissance, celui du Démiurge !


Un livre français écrit par une femme : King Kong Théorie, Virginie Despentes

DESPENTES, Virginie, King Kong Théorie, Paris, Grasset, 2006, 158 p. "Foutre en l’air la langue des petits hommes : Essai sur la langue française en tant que construction patriarcale"
DESPENTES, Virginie, King Kong Théorie, Paris, Grasset, 2006, 158 p.

« J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l’idéal de la femme blanche séduisante qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu’il n’existe pas ».

King Kong Théorie de Virginie Despentes est probablement mon essai féministe favori à ce jour. Incroyablement bien écrit dans une langue qui subvertit les conventions sans tomber dans l’incompréhensible ; l’écriture est violente, ce qui donne au texte un aspect jouissif. De plus, le texte est plus nuancé qu’on pourrait le croire, l’auteure soulignant aussi certaines manifestations de sexisme envers les hommes.


Un livre français écrit par un homme : Leçons du monde fluctuant, Jérôme Noirez

Jérôme Noirez est l’un des auteurs de l’imaginaire français que je surveille de près depuis plusieurs années. Leçons du monde fluctuant, récipiendaire du prix Bob Morane 2008, fut la première de ses œuvres à piquer ma curiosité. La plume de l’auteur y est incroyablement onirique, tout à fait adaptée à son univers mystérieux et fantasmagorique ainsi qu’à ses personnages décalés. Il distille adroitement une atmosphère vaporeuse intense, qui imprègne le récit de bout en bout et emporte le lecteur.

NOIREZ, Jérôme, Leçons du monde fluctuant, Paris, Denoël, coll. « Lunes d'encre », 2007, 352 p.
NOIREZ, Jérôme, Leçons du monde fluctuant, Paris, Denoël, coll. « Lunes d’encre », 2007, 352 p.

Charles Lutwidge Dodgson, révérend, photographe amateur et professeur de mathématiques à l’université d’Oxford, n’a jamais songé à prendre pour pseudonyme Lewis Carroll. D’ailleurs, il n’a jamais songé à écrire des contes pour enfants. Mais il a rêvé d’Alice, trop sans doute, plus que la société n’est prête à tolérer. Le voilà contraint de s’embarquer pour Novascholastica, une colonie anglaise entre Afrique et Océanie, avec, pour seul compagnon d’infortune, un «noir précepteur», mage d’état chargé d’une besogne indicible… À Novascholastica, colons, indigènes, bêtes et entités fraternisent par-delà la mort ; une situation contre nature à laquelle il serait bon de mettre un terme. Ce qui n’est pas vraiment le problème de Charles qui a ses propres chimères photographiques à poursuivre…

2 commentaires

  1. gigivitsavie

    Déjà que le nom de ton site laisse sous-entendre des articles pas communs. Je vois que le choix de tes lectures est à son image. Beaucoup de ces livres semblent géniaux. Je vais m’y faire une petite liste de bouquins à lire absolument. Merci à toi.

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