In a hole in the ground there lived a hobbit. Not a nasty, dirty, wet hole, filled with the ends of worms and an oozy smell, nor yet a dry, bare, sandy hole with nothing in it to sit down on or to eat: it was a hobbit-hole, and that means comfort[1].
incipit
Un conte pour enfants
The Hobbit est un classique de la fantasy et de la littérature pour enfants. En tant que tel, le ton du roman est celui du conte, adresses au lecteur par le narrateur comprises.
This is a story of how a Baggins had an adventure, and found himself doing and saying things altogether unexpected. He may have lost the neighbours’ respect, but he gained—well, you will see whether he gained anything in the end.
Chapter I: An Unexpected Party
Dans cet esprit, l’histoire ne se veut pas « réaliste », dans le sens où les lois de l’univers sont souples et ne suivent pas nécessairement notre logique. Par exemple, certains figurants peuvent être particulièrement stupides pour les besoins de l’histoire. C’est le cas notamment quand les elfes relâchent des barils suspicieusement lourds (car les nains y sont cachés) dans la rivière.
“Get on with the work!” growled the butler. “There is nothing in the feeling of weight in an idle toss-pot’s arms. These are the ones to go and no others. Do as I say!”
“Very well, very well,” they answered rolling the barrels to the opening. “On your head be it, if the king’s full buttertubs and his best wine is pushed into the river for the Lake-men to feast on for nothing!”
Chapter IX: Barrels Out of Bond
Les elfes émettent certes un commentaire sur le poids inhabituel des barils, mais ne se posent pas de questions outre mesure. Dans un roman pour enfants adoptant le ton surréaliste du conte, ce genre de « facilités » reste approprié.
Une structure rudimentaire
Qui plus est, parce les enfants sont le public cible, la structure du livre est volontairement simpliste. En effet, le récit se déroule essentiellement comme suit : Bilbo et les nains se retrouvent dans une situation périlleuse, laquelle mène souvent à leur capture, puis le problème est résolu et ainsi de suite. Encore une fois, une telle structure est acceptable pour un conte pour enfants. C’est donc avec cela à l’esprit qu’il faut lire The Hobbit, sinon le lecteur adulte ne sera certainement pas impressionné.
Une intrigue répétitive
Malgré cette approche, The Hobbit de JRR Tolkien reste certainement un roman répétitif. Cela dit, le livre est court et se lit vite, si bien que le lecteur n’a pas le temps de se lasser. De plus, le tout offre une intéressante perspective sur son adaptation cinématographique par Peter Jackson pour ceux qui en sont familiers. À ce sujet, j’ai notamment été surprise de constater que plusieurs personnages, dont Thorin et Thranduil, sont beaucoup moins antipathiques dans le livre.
![TOLKIEN, JRR, The Hobbit, Hammersmith, HarperCollinsPublishers, 2012 [1937], 300 p.](https://i0.wp.com/lilitherature.com/wp-content/uploads/2019/03/thehobbit.jpg?w=660&ssl=1)
![TOLKIEN, JRR, Le Hobbit, Paris, Le Livre de Poche, 2015 [1937], 408 p.](https://i0.wp.com/lilitherature.com/wp-content/uploads/2019/03/lehobbitlivredepoche.jpeg?w=660&ssl=1)
[1] Les citations du présent article sont tirées de l’édition numérique disponible en ligne gratuitement suivante : TOLKIEN, JRR, The Hobbit, or There and Back Again, Hammersmith, HarperCollinsPublishers, 1995 [1937], 497 p