Couverture L’amèr, ou le chapitre effrité

Extrait : l’économie de la maternité dans L’amèr de Nicole Brossard

L’amèr, ou le chapitre effrité de Nicole Brossard

« Si L’amèr a connu autant de succès, c’est que pour les femmes ce texte s’avérait nécessaire : il correspondait à un fondamental besoin de voir, imprimée noir sur blanc, une réflexion politique sur la maternité dans le système patriarcal où la femme, comme mère, se retrouve flouée, ne pouvant devenir sujet dans le champ symbolique. » Extrait de la préface de Louise Dupré

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Extrait de la théorie-fiction

Le seul produit dont la mère dispose comme mode d’échange demeure son enfant. Sa seule entreprise : cinquante pour cent de la matière première (l’ovule), gestation (l’utérus comme outil, instrument), production (l’accouchement), mise en marché (sa force de travail : bras, jambes, stress). Mais elle ne peut échanger son produit. Entrant dans le circuit économique comme sujet. Collée à la matière et à l’enfant, elle n’y a point accès. Bredouille. Bégayante. Gagâchis.

Prostituée, elle eût trouvé preneur et profit. Produit fini (son corps) qu’elle offre dans un code d’échange très précis. C’est l’usine qu’elle vend toute entière. La boîte. Bien immobilier. On ne peut la saisir vraiment. Elle sait se servir dans le champ symbolique, voisin, limitrophe. Qui la touche.

BROSSARD, Nicole, L’amèr, ou le chapitre effrité, Montréal, TYPO Éditeur, 2013, 120 p. Avis lecture sur lilitherature.com.
BROSSARD, Nicole, L’amèr, ou le chapitre effrité, Montréal, TYPO Éditeur, 2013, 120 p.

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