Le précédent roman de l’autrice américaine Erin Morgenstern – The Night Circus [avis lecture] – figure parmi mes lectures favorites et The Starless Sea, son second livre publié (Doubleday, 2019), rejoint sans aucun doute mon palmarès de fantasy. De manière générale, je crois que ceux qui ont apprécié le premier devraient adorer tout autant le second.
Far beneath the surface of the earth, hidden from the sun and the moon, upon the shores of the Starless Sea, there is a labyrinthine collection of tunnels and rooms filled with stories. Stories written in books and sealed in jars and painted on walls. Odes inscribed onto skin and pressed into rose petals. Tales laid in tiles upon the floors, bits of plot worn away by passing feet. Legends carved in crystal and hung from chandeliers. Stories catalogued and cared for and revered. Old stories preserved while new stories spring up around them.
p. 6
Un réalisme magique étrange
The Starless Sea est une œuvre atmosphérique de réalisme magique qui, plus le texte progresse, s’éloigne du « réalisme » et devient étrange et complexe. Pour cette raison, il ne plaira peut-être pas à tout le monde. Il y a peu d’action au sens traditionnel du terme et certains éléments sont plus évoqués que « montrés ». En effet, on pourrait reprocher à Morgenstern de se concentrer sur l’univers et ses thèmes au détriment du développement des personnages et de leurs relations. Personnellement, ce n’est pas quelque chose qui m’a contrariée. Je préfère le worldbuilding et l’écrivaine a besoin de peu de mots pour suggérer, par exemple, un passé douteux ou un sentiment naissant.
Une réflexion sur l’art de raconter
Le livre se compose d’une intrigue principale entrecoupée d’une foule de contes qui y participent. Il ne s’agit donc pas d’une histoire, car il n’y en a jamais qu’une. C’est le lecteur qui, au fil des pages, imbrique les morceaux pour qu’enfin le casse-tête se révèle et que le sens émerge. L’autrice invite son lecteur à être actif, à chercher (et peut-être à trouver) les réponses avant qu’elles ne lui soient données. Par exemple, il peut se demander : ce personnage est-il le même que celui auquel on fait référence dans le conte X?
On sent bien dans cette façon de faire l’influence des jeux vidéos sur Morgenstern. D’ailleurs, celle-ci mentionne dans ses remerciements la compagnie BioWare et son jeu Dragon Age: Inquisition, un RPG (role-playing game) où les choix du joueur affectent directement la narration. Ainsi, le texte se veut une réflexion sur l’art de raconter dans différents types de récits : écrits, films, jeux, etc.
Reading a novel, he supposes, is like playing a game where all the choices have been made for you ahead of time by someone who is much better at this particular game.
p. 16
Un livre atmosphérique et romantique
Si la nature atmosphérique de The Starless Sea en fait un roman qui ne sera pas du goût de tous les lecteurs, il séduira assurément les amoureux de fictions et les amateurs de plumes romantiques telles que celle d’Erin Morgenstern.
All this has built up around it. One child’s invented world has become another’s, and another’s, and so on until it is everyone’s world. […]
It began as a dollhouse. Over time, il has become more than that.
A dolltown. A dollworld. A dolluniverse.
Constanly expanding.
p. 25
Se procurer La mer sans étoiles


J’ai tellement aimé Le cirque des rêves… celui-ci m’attend, mais je le garde pour un moment où mon cerveau sera full présent!
Oui, il vaut mieux être dans le mood pour l’apprécier pleinement!