Les animaux de Koadeg est le premier tome d’une trilogie de l’auteur auto-édité Hugo Thomas. Il s’agit d’une œuvre de fantasy qui s’inspire du conte et de la fable, ce qui explique entre autres les animaux qui parlent et la magie.
Des animaux un peu trop humains
Renard, écureuil, cerf, loup, lièvre, etc., peu importe puisque tous les animaux s’avèrent écrits de la même manière, c’est-à-dire comme des êtres humains. Je suis bien consciente que la personnification – l’attribution de caractéristiques humaines à des bêtes ou à des objets – fait partie intégrante du genre de la fable. Cela dit, le roman aurait gagné, selon moi, à profiter pleinement de l’originalité de sa prémisse.
À part quelques exceptions (ex. : l’hibernation des plus pauvres), il n’existe pas vraiment de distinction entre carnivores et herbivores; entre créatures terrestres, aquatiques ou amphibies; etc. Il aurait été intéressant de constater comment les idiosyncrasies de chaque espèce ont influencé différemment leur évolution.
Une leçon de vie
Le propre de la fable est de livrer une leçon de vie. C’est peut-être pour cette raison que le livre manque souvent de subtilité dans sa dénonciation du sexisme, du racisme, de la religion, du capitalisme sauvage et de l’exploitation des travailleurs, etc. Quand je lis « Un pourcent [sic] de la population possède la moitié des richesses de la forêt » (p. 75), il me semble qu’on m’explique l’inégalité des richesses et le concept du 1 %. Ce n’est pas dire que je n’agrée pas avec le commentaire de Thomas sur notre société, je pense simplement que l’auteur est parfois un peu heavy-handed dans son exécution. Le lecteur ne doit pas avoir l’impression de recevoir une leçon, qu’elle soit scolaire ou morale.
Si ses frères étaient destinés à de grandes carrières diplomatiques, elle [Azéria] avait toujours été exclue de toute conversation politique : Léopold de la Rose, vieux jeu, avait beaucoup de mal à accepter les nouvelles revendications féminines. […] Pour le cerf, une femelle devait être entièrement dévouée à son mari et à l’éducation des enfants, et une jeune fille devait se marier avec un mâle de bonne famille afin de consolider la puissance familiale.
p. 83
Une auto-édition avec du potentiel
Malgré mes deux précédentes remarques, Les animaux de Koadeg détient définitivement du potentiel. Hugo Thomas maîtrise clairement les codes des genres qu’il convoque et il sait où il s’en va. De plus, il ne peut que raffiner son style dans les prochains tomes de sa trilogie de fantasy.
Se procurer Les animaux de Koadeg
Merci à l’auteur Hugo Thomas pour la copie de son roman Les animaux de Koadeg.