Une fille qui lit fans un hamac

Retour sur une pauvre année de lecture

Au Québec, les bibliothèques ont connu un regain de popularité en 2020[1] et il s’est vendu 18 % plus de livres[2]. Plusieurs personnes se sont tournées vers les livres pour s’occuper l’esprit et trouver refuge dans un monde imaginaire sans COVID-19. Ai-je fait la même chose? Me suis-je plongée dans les bouquins afin d’oublier quelques instants les temps difficiles? La réalité est navrante, mais indiscutable : non.

Tel que le révèle mon Goodreads Challenge, je n’ai lu que 19 livres en 2020. D’ordinaire, j’en lis entre 40 et 50 en une année. La différence est énorme. À l’heure de mon bilan annuel, je me suis donc posée la question suivante : pourquoi ai-je si peu lu alors que j’avais plus de temps libre, notamment en raison de la perte de mon emploi régulier et des confinements répétés? Pour répondre à cette interrogation, il faut définir le type de lectrice que je suis.

2020 Goodreads Reading Challenge de Lilith

La lecture, une activité intellectuelle

Je suis une littéraire au sens scolaire du terme, c’est-à-dire que j’ai un baccalauréat en littérature et que je suis formée à l’analyse de texte. Encore aujourd’hui, je me plais – comme en témoigne ce blog – à décortiquer le contenu des livres. Lorsque je lis, j’ai toujours un crayon, un surligneur et des sticky tag notes sous la main pour annoter dans la marge, souligner une phrase intéressante ou une information importante ou indiquer l’emplacement d’une citation spécialement inspirante. Même pour les romans que je lis sans considération pour le style d’écriture, je demeure à l’affût. Vous comprendrez donc que, pour moi, la lecture est une chose éminemment intellectuelle.

La crise du coronavirus, une situation stressante

Quand je suis particulièrement stressée, je me paralyse en quelque sorte : je deviens incapable de lire pour le plaisir. L’anxiété siphonne mon énergie; celle qui me reste, je la dévoue à mon travail. L’acte de lecture me demande trop d’effort mentalement tandis que ce dont j’ai plutôt besoin, c’est de me perdre dans une tâche qui ne nécessite pas trop de concentration. Je me tourne alors vers les séries télévisées et les jeux vidéo qui me sont familiers dans mes temps libres.


De nombreux individus lisent pour se détendre et oublier le quotidien; je n’en fais pas partie. Est-ce que j’aimerais pouvoir parfois mettre mon cerveau à off ou, à tout le moins, en mode « repos »? Certainement, mais je ne suis pas faite comme ça et je ne regrette rien (cue la célèbre chanson d’Édith Piaf).

Et vous, quel type de lecteur êtes-vous?


[1] À ce sujet, lire par exemple l’article « COVID-19: les bibliothèques redoublent de créativité » d’Yves Bergeras (Le Nouvelliste, 27 mars 2020).

[2] Pourcentage tiré de l’article « Les Québécois ont acheté 18 % plus de livres en 2020 » de Vincent Brousseau-Pouliot (La Presse+, section « Affaires », 13 janvier 2021).

5 commentaires

  1. Le Détective des mots

    Très intéressant ! Je n’ai presque pas lu non plus en 2020. Je pense que pour ma part c’est dû au fait que je me laisse souvent inspirer en librairie, et que leurs fermetures répétées ou mes efforts pour éviter les lieux bondés ont sabré mes envies de lecture. Espérons que cette prise de conscience me permettra de lire un petit peu plus en 2021 !

  2. Les Écritournures

    Pour moi, ce fut l’effet inverse, j’ai eu davantage de temps pour lire! Il y a eu une période plus difficile en juin, mais sinon j’ai lu énormément. Je suis comme toi, j’annote tout, prend des notes, écrit mes réflexions 🙂 Cependant, je lis également pour le plaisir et c’est souvent quand je lis avec un certain relâchement que je fais le plein d’inspiration pour écrire par la suite.

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